Hero image Women ©Koen Suidgeest

Les Femmes

Les femmes et les fillettes risquent tout particulièrement d’être victimes d’actes de torture et d’autres formes de mauvais traitements.

Cela malgré l’existence d’un cadre juridique international qui prohibe de telles pratiques et la reconnaissance de plus en plus partagée de la nécessité de renforcer la protection des droits fondamentaux des femmes. Les normes sociales patriarcales sont telles que les femmes sont menacées par la torture, où qu’elles vivent, quelle que soit leur place dans la société et quelle que soit leur identité culturelle. Près d’une femme sur trois est confrontée à la violence physique ou sexuelle à un moment donné dans son existence.

L’aspect le plus visible de la torture employée contre les femmes est à caractère sexuel. Un homme ou un jeune garçon peut également être victime d’un crime sexuel, mais le recours au viol et à d’autres formes de violence sexuelle est plus systématique à l’égard des femmes. Les victimes de la torture sont généralement confrontées à toute une série d’obstacles lorsqu’elles portent plainte ou demandent des réparations, mais en cas de torture sexuelle, elles craignent la stigmatisation et s’abstiennent de saisir la justice. Par conséquent, la torture contre les femmes est passée sous silence et les coupables ne sont pas sanctionné·e·s.

Si les femmes ne bénéficient pas d’une même protection contre la torture et les autres mauvais traitements que les hommes, c’est aussi parce que les violences dont elles font l’objet se produisent majoritairement dans la sphère privée, au sein de leur famille ou de leur communauté. Les femmes sont victimes, dans leur propre foyer, de coups, de viols, d’inceste ou encore de certaines pratiques traditionnelles : meurtres au nom de « l’honneur », violences relatives à la dote, mutilations génitales, préférence donnée aux garçons, mariages précoces, etc.

Certains groupes de femmes sont particulièrement exposés à la violence : membres de minorités, femmes autochtones, réfugiées, habitantes de régions en proie à un conflit armé. 

La pandémie de Covid-19 montre à quel point les crises mondiales affectent les femmes de manière disproportionnée. Les dispositifs de protection et d’assistance aux victimes de violences liées au genre étaient souvent insuffisants avant que l’épidémie n’éclate, mais celle-ci a encore davantage mis en évidence leurs carences.

Consciente de ces problèmes, l’OMCT intègre dans son action les spécificités de genre de la torture et des autres mauvais traitements et elle encourage tous les mécanismes de protection des droits humains concernés à adopter une perspective de genre. Elle soumet au Comité contre la torture des Nations unies des rapports sur les aspects liés au genre de la torture et insiste sur les parallèles entre violence étatique et non étatique.

Depuis une vingtaine d’années, le Comité contre la torture joue un rôle de plus en plus central dans la protection des femmes contre les violences constituant de fait des actes de torture ou d’autres mauvais traitements, pour que les victimes puissent faire valoir leurs droits aux termes de la Convention. L’une de ses initiatives majeures a été l’adoption, en 2007, de son observation générale n°2 et l’intégration dans ses observations finales de différentes formes de violence liées au genre perpétrées contre les femmes, telles que les violences commises par des acteurs non étatiques. 

Un Groupe de travail sur les femmes et la torture

L’OMCT, en partenariat avec la Philippines Alliance of Human Rights Advocates (PAHRA), a mis en place un Groupe de travail sur les femmes et la torture en Asie. Cette initiative est une réponse au besoin de mieux étudier la violence sexuelle et liée au genre sur le continent, au travers du prisme de la torture – et ce en dépit de l’élaboration progressive de cadres juridiques pertinents. Les organisations de la société civile locales et régionales ont aussi souligné l’absence d’opportunités d’utiliser leur expérience et les données collectionnées pour une analyse systémique. Le Groupe de travail veut répondre à ces besoins et élaborer des stratégies collectives. En mai 2022, il a publié un rapport portant sur la violence faite aux femmes dans huit pays d'Asie.

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