Côte d'Ivoire
23.03.05
Interventions urgentes

Côte d'Ivoire: Harcèlement et menaces de mort contre M. Amoulaye Touré du MIDH

APPEL URGENT- L'OBSERVATOIRE

Nouvelles informations
CIV 001 / 0205 / OBS 009.1
Harcèlement / Menaces de mort
COTE D’IVOIRE


23 mars 2005

L'Observatoire pour la protection des défenseurs des droits de l'Homme, programme conjoint de la FIDH et de l'OMCT, vous prie d'intervenir de toute urgence à propos de la situation suivante en Côte d'Ivoire.


Nouvelles informations:

L'Observatoire a été informé de nouvelles menaces à l’encontre de membres du Mouvement ivoirien des droits de l'Homme (MIDH) et de son président M. Amourlaye Touré.

Selon les informations reçues, un nouveau courriel anonyme a été adressée au MIDH le 21 mars 2005, dans lequel il apparaît que les déplacements de M. Touré sont surveillés par les auteurs du messages. Le texte précise: « Dans notre dernière correspondance nous mettions votre bande […] en garde contre vos agissements bien connus de tous ! Vous chantez sous tous les toits votre prétendue impartialité […]. Votre complot est démasqué et les morts de Logoualé nous commandent de réagir maintenant. Votre intérêt pour le blindage de nos véhicules nous amène à vous demander si [le véhicule] dans [lequel] vous paradez l'est ! Dans notre prochaine correspondance (si vous vivez encore!) nous vous donnerons la liste de votre gang ainsi que les trous ou vous semblez vous cacher […] ».

L'Observatoire est vivement préoccupé par ces graves menaces à l'encontre du président du MIDH et exprime sa crainte pour la sécurité et l'intégrité physique et psychologique de M. Touré et de ses collaborateurs.


Rappel des faits:

Des menaces de mort et de représailles avaient été reçues par le MIDH et son président M. Amourlaye Touré, suite à la publication, le 26 janvier 2005, d'un rapport relatif à la reprise des hostilités en Côte d'Ivoire en novembre 2004, dénonçant les graves violations des droits de l'Homme perpétrées par les parties en présence lors de ces événements.

Le 28 janvier 2005, M. Blé Goudé, dirigeant de l'Alliance des jeunes patriotes, proche du président Gbagbo, avait réagi aux informations contenues dans ce rapport dans une interview sur les ondes de Radio Côte d'Ivoire, le qualifiant de « provocation » et « incitant les patriotes à ne pas réagir ».

Le 29 janvier 2005, M. Amourlaye Touré, avait été informé, par courriel anonyme, que les membres du MIDH devaient se considérer en « partance pour l'enfer ».

Depuis lors, des actes de harcèlement et des menaces de mort n’avaient cessé de se multiplier à l'encontre des membres du MIDH et plus particulièrement de M. Touré. Ce dernier avait notamment été informé par des sources concordantes et « bien informées », de l'existence de menaces d'expéditions punitives contre le siège de son organisation, ainsi que de la probable préparation d’un attentat contre sa personne.


Actions demandées :
Merci d'écrire aux autorités ivoiriennes en leur demandant de:

i. garantir en toutes circonstances l’intégrité physique et psychologique de M. Touré et de ses collaborateurs ;

ii. mettre un terme à toute forme de menaces et de harcèlement à l'encontre des membres du MIDH et de tous les défenseurs des droits de l'Homme ivoiriens ;

iii. se conformer aux dispositions de la Déclaration sur les défenseurs des droits de l’Homme, adoptée par l’Assemblée Générale des Nations unies le 9 décembre 1998, en particulier à l’article 1, qui dispose que " chacun a le droit, individuellement ou en association avec d’autres, de promouvoir la protection et la réalisation des droits de l’Homme et des libertés fondamentales aux niveaux national et international " et à l’article 12.2 qui dispose que « l'Etat prend toutes les mesures nécessaires pour assurer que les autorités compétentes protègent toute personne, individuellement ou en association avec d'autres, de toute violence, menace, représailles, discrimination de facto ou de jure, pression ou autre action arbitraire dans le cadre de l'exercice légitime des droits visés dans la présente Déclaration » ;

iv. se conformer plus généralement aux dispositions de la Déclaration universelle des droits de l'Homme, ainsi qu’aux instruments internationaux et régionaux auxquels l'Etat de Côté d’Ivoire est partie.


Adresses :
  • M. Laurent Gbagbo, Président de la République. Fax: (225) 30 31 45 40

  • M. Seydou Elimane Diarra, Premier Ministre. Fax: (225) 20 22 18 33

  • Mme Victorine Wodié, Ministre des Droits de l'Homme. Fax: (225) 20 32 81 01

  • M. Martin Bléou, Ministre de la Sécurité Intérieure. Fax : (225) 20 32 32 27

  • Mission permanente de la République de Côte d’Ivoire auprès des Nations Unies à Genève, Route de Ferney 149H, Case postale 315, 1218 Grand-Saconnex, GE, Suisse. Fax +41 22 / 717 02 60-68. E-mail : mission.cote-divoire@ties.itu.int


Paris - Genève, le 23 mars 2005
Merci de bien vouloir informer l’Observatoire de toutes actions entreprises en indiquant le code de cet appel.

L’Observatoire, programme de la FIDH et de l’OMCT, a vocation à protéger les défenseurs des droits de l’Homme victimes de violations et à leur apporter une aide aussi concrète que possible.
L’Observatoire a été lauréat 1998 du prix des Droits de l’Homme de la République Française.

Pour contacter l’Observatoire, appeler La Ligne d’Urgence :
Tel et fax FIDH : 33 (0) 1 43 55 20 11 / 01 43 55 18 80
Tel et fax OMCT : +4122 809 49 39 / 41 42 809 49 29.
E-mail : observatoire@iprolink.ch