Afrique du Sud
05.12.17
Interventions urgentes

Réseau-DESC condamne le meurtre de Sibonelo Patrick Mpeku et demande la fin des attaques contre les défenseurs sud-africains des droits humains

Le Réseau DESC - LeRéseau international pour les droits économiques, sociaux et culturels est leplus grand réseau mondial d'organisations et d’activistes consacrés à lajustice économique, sociale et environnementale au travers des droits humains,composé de plus de 280 membres organisationnels et individuels dans plus de 75 pays,don’t l’Organisation Mondiale Contre la Torture (OMCT)

Le 5 décembre, le Réseau-DESC a envoyé une lettre à Jacob Zuma, Président de l'Afrique du Sud, pour exprimer la préoccupation collective du Réseau à la suite de l'assassinat de Sibonelo Patrick Mpeku.

M. Mpeku, âgé de 32 ans, était un dirigeant du groupe Abahlali baseMjondolo, membre du Réseau-DESC, un mouvement social d'habitants des bidonvilles vivant dans les quartiers informels d'Afrique du Sud. À Abahlali, il a été président de l’antenne du village de Sisonke et du conseil provincial du KwaZulu-Natal.

Mpkeu aurait été tué vers 23h00 le dimanche 19 novembre 2017, après avoir été traîné hors de chez lui et poignardé dans le village de Sisonke, Lamontville, municipalité d'eThekwini, dans la province du KwaZulu-Natal. Le Réseau-DESC croit comprendre que ce meurtre a servi de représailles pour son travail de défense des droits humains des habitants de la région.

Le Réseau-DESC a noté que ce meurtre est le plus récent dans une tendance plus large de menaces et d'attaques perpétrées contre des leaders communautaires dans les quartiers informels de Durban et autour, dans la municipalité d'eThekwini, dans la province du KwaZulu-Natal. Particulièrement préoccupé par l'apparente impunité qui a suivi ces actes, le Réseau-DESC a également observé que diverses menaces visant le défenseur des droits humains avaient été signalées au conseiller de secteur, au comité de la circonscription, au poste de police de Lamontville et aux bureaux du parti politique au pouvoir, mais aucune réponse notable des autorités locales ou des médias a été reçue. À ce jour, aucune arrestation n'a eu lieu en ce qui concerne le meurtre de M. Mpeku.

Le Réseau-DESC a appelé le gouvernement sud-africain à mener une enquête rapide, juste et impartiale, à garantir que les coupables soient traduits en justice et à protéger tous les habitants des bidonvilles et leurs leaders communautaires contre les menaces, actes d'intimidation et de violence en réponse à leur travail de protection des droits humains.

Compte tenu des récents efforts de M. Mpeku, le Réseau a également appelé l'Afrique du Sud à prendre toutes les mesures nécessaires pour lutter contre la corruption dans l'attribution des logements sociaux, les expulsions forcées et les démolitions illégales affectant les résidents des bidonvilles et des habitats informels. Conscient que certains organisateurs communautaires se voient refuser l'accès au logement, aux services et aux opportunités de travail en raison de leur travail en faveur des droits humains, le Réseau-DESC a demandé au Président Zuma de garantir le respect des droits humains de toute personne, notamment dans les cas d'affiliation politique perçue ou réelle.