Tunisie
21.01.25
Blog

Dans l'ombre des montagnes : une vie partagée avec les loups et les sangliers

Perchée au sommet d'une montagne isolée de la Tunisie, loin des infrastructures et des commodités modernes, une famille survit dans une cabane fragile, exposée aux dangers de la nature sauvage. C'est ici que vit Madame Sabah, une mère endeuillée par la perte tragique de son fils Akram, mais déterminée à s'accrocher à l'espoir malgré les épreuves.

Chaque nuit, le silence des montagnes est brisé par les cris des loups et les grondements des sangliers sauvages qui rôdent autour de leur abri. Pour Madame Sabah, sortir la nuit est une véritable épreuve. Armée de simples pierres, elle repousse ces intrus, luttant pour préserver sa sécurité et celle de sa famille.

La cabane dans laquelle vit la famille ne dispose pas des installations les plus élémentaires. Pas de toilettes, pas d'eau courante, rien qui garantisse un minimum de dignité. Madame Sabah raconte, les larmes aux yeux : "Quand je sors la nuit, je tombe sur des sangliers. Je leur jette des pierres pour les éloigner, mais parfois, j’ai peur qu’ils ne reviennent."

Si cette anecdote illustre une vie marquée par la précarité et les risques permanents, l'histoire de la famille ne s'arrête pas là ...

Le rêve brisé d’Akram

Akram, un jeune homme de 26 ans, était animé par l'espoir de changer la vie de sa famille. Ayant grandi dans la pauvreté, il répétait souvent à sa mère : "Un jour, je vous construirai une maison digne, où vous n'aurez plus à vivre dans cette misère."

En mai 2024, il quitte la maison familiale située dans la région montagneuse du Kef pour Tunis en quête de travail. Après des jours de recherche, il a trouvé un emploi dans une usine dans la ville de Sidi Hussein. Mais les conditions étaient difficiles, et Akram se plaignit à sa mère de la saleté des lieux et de la dureté du travail. Il lui promet de revenir.

Le 1er juin 2024, Akram est arrêté à Tunis après un match de football. Selon les témoignages recueillis par

la famille, il aurait été accusé d’avoir pénétré dans une propriété privée sans autorisation. En détention, il subit des violences. Lorsque son père le visite en prison, il remarque des marques de menottes sur ses poignets et un visage tuméfié. Akram lui confie qu’il avait été battu par des agents de police lors de son arrestation. Quelques jours plus tard, le 17 juin, la famille reçoit la terrible nouvelle : Akram était décédé en détention. Son corps, récupéré à l’hôpital Charles Nicolle, portait des traces de coups et d’agressions.

Le poids de la tragédie sur la famille

La tragédie d’Akram a eu des répercussions profondes sur son frère, membre de l'armée nationale. Marqué par la perte brutale de son jeune frère, il sombre dans un état de détresse psychologique. Cette douleur, alimentée par l’idée que son frère avait été trahi par ceux censés protéger les citoyens, devient insupportable.

Un jour, lors d’une cérémonie militaire, il refuse de saluer le drapeau national, expliquant à son supérieur : "Comment saluer un drapeau alors que la police, supposée être au service de la patrie, a brisé ma famille ?"

Ce geste lui vaut une sanction sévère : il est suspendu de ses fonctions, exilé dans l’un des postes les plus reculés de Tunisie, privé de son salaire pendant un an et condamné à une lourde amende qu’il ne pouvait pas payer. Cette situation a plongé la famille dans un désarroi encore plus profond.

Madame Sabah, déjà accablée par la perte de son fils cadet, voit désormais son fils aîné, son dernier soutien, dépérir sous le poids de cette injustice. Elle confie avec douleur : "Je vois mon fils unique s’éteindre chaque jour un peu plus. Comment pouvons-nous continuer à vivre avec cette douleur dans nos cœurs ?"

Un espoir à reconstruire

Malgré la douleur, la famille s’accroche à l’espoir. Avec l’aide de SANAD, elle a lancé un projet d’élevage de moutons pour subvenir à ses besoins. Mais les conditions de vie précaires – un abri insalubre, l'absence de toilettes, et le danger constant des animaux sauvages – menacent la réussite de ce projet.

Il est urgent de leur offrir un habitat digne : une pièce sécurisée, des toilettes simples, et une clôture pour protéger leur espace. Ce soutien serait non seulement matériel, mais également un acte de solidarité humaine pour redonner espoir et dignité à une famille brisée par l’injustice.

Ensemble, nous pouvons réaliser le rêve d’Akram et redonner à la famille une vie digne. Soyons les porteurs de cette lumière dans leur obscurité.

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