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Le conflit armé qui a ensanglanté le Pérou de 1980 à 2000 a été marqué par de nombreuses et graves atteintes aux droits humains, notamment par des disparitions forcées. Plus de 20 ans plus tard, les membres des forces gouvernementales responsables de violations continuent d’être traduits en justice. La mesure de grâce accordée à l’ancien président Alberto Fujimori, accusé de crimes contre l’humanité, a été annulée en 2018 par une décision de justice. La même année, l’ex-chef de l’État a été inculpé pour le rôle qu’il aurait joué dans la stérilisation forcée de femmes pauvres et autochtones pendant son mandat.
Malgré un certain nombre d’avancées enregistrées dans la lutte contre l’impunité, le Pérou reste confronté à de nombreux défis, s’il veut se mettre en conformité avec la Convention contre la torture. Les informations disponibles indiquent que de nombreuses personnes ont été tuées ou blessées dans le cadre de la répression exercée par les forces de sécurité face aux manifestations organisées dans plusieurs régions pour protester contre des projets miniers et, plus généralement, d’exploitation des ressources naturelles. Le Comité contre la torture des Nations unies a également signalé des cas de détention arbitraire et de violences sexuelles dont ont été victimes des femmes transgenres aux mains de membres de la police nationale. Les personnes transgenres ne bénéficient toujours d’aucune reconnaissance sociale ou juridique de leur identité de genre. Les violences liées au genre constituent un problème important au Pérou, un pays qui connaît actuellement une augmentation du nombre des féminicides et des cas de violence domestique et de violence sexuelle. L’interruption de grossesse de nature thérapeutique n’est toujours pas garantie en cas de grossesse résultant d’un viol ou d’un inceste, ou encore lorsque l’embryon présente des anomalies graves.
Le recours aux poursuites (avec détournement du droit pénal) et le harcèlement sont fréquemment utilisés au Pérou pour faire taire les défenseur·e·s des droits humains, particulièrement les personnes qui défendent pacifiquement leurs droits ancestraux et s’efforcent de protéger l’environnement. Les organisations et les personnes défendant les droits humains sont fortement stigmatisées, elles sont traitées d’ »agitateurs », d’« ennemis du développement » ou encore de « défenseurs des terroristes ».