Tunisie
12.11.03
Interventions urgentes

Tunisie: Me Radhia Nasraoui hospitalisée.

Réseau euro-méditerranéen des droits de l'Homme

Observatoire pour la protection des défenseurs des droits de l'Homme
Fédération internationale des ligues des droits de l'Homme
Organisation Mondiale contre la Torture

TUNISIE
Me Radhia Nasraoui hospitalisée


Paris, Genève, Copenhague, le 12 novembre 2003
L'Observatoire pour la protection des défenseurs des droits de l'Homme, programme conjoint de la FIDH et de l'OMCT, et le Réseau euro-méditerranéen des droits de l'Homme REMDH) sont extrêmement préoccupés par l'aggravation de l'état de santé de Me Radhia Nasraoui, avocate tunisienne en grève de la faim depuis 29 jours.

Radhia Nasraoui a du être hospitalisée ce matin à la suite d'un malaise. Les médecins ont conclu à une grande déshydratation et à des troubles rénaux importants et lui ont prescrit des perfusions et des examens plus poussés. Me Nasraoui a entamé une grève de la faim le 13 octobre dernier, afin de protester contre les entraves systématiques qu'elle subit dans l'exercice de sa profession d'avocate et du harcèlement constant dont elle, sa famille et ses clients sont l’objet. Me Radhia Nasraoui est la cible depuis de nombreuses années d’actes de harcèlement et d'agression en raison de son activité en tant qu’avocate de prisonniers politiques et en tant que défenseur des droits de l’Homme.

Lors d'une conférence de presse qui s'est déroulée ce matin à Paris, en présence d'Hélène Flautre et de Yasmine Boudjenah, députées européennes, qui se sont rendues en Tunisie du 7 au 10 novembre, dans le cadre d'une mission à laquelle a participé Dominique Noguères pour l'Observatoire et le REMDH, les intervenants ont réitéré leur solidarité à Radhia Nasraoui dans son combat pour le respect des droits de l'Homme en Tunisie. Un appel pressant a été lancé à l'attention de Radhia Nasraoui pour qu'elle cesse sa grève de la faim afin de ne pas compromettre sa santé. Nos organisations réitèrent avec force cet appel, elles lui demandent a minima d'accepter de se faire perfuser.Des membres de la mission ont annoncé qu'ils allaient multiplier les initiatives en particulier en direction de la République française et du Parlement européen.

Tout en stigmatisant le cynisme des rares commentaires officiels tunisiens au sujet de cette grève de la faim, nos organisations demandent solennellement aux autorités tunisiennes de mettre fin au harcèlement de Radhia Nasraoui, de sa famille et des ses proches, et de lui permettre d'exercer normalement sa profession d'avocat.

Nos organisations souhaitent également attirer de nouveau l'attention sur la situation préoccupante de Zouhayr Yahyaoui, le cybernaute dissident détenu depuis juin 2002 et plus généralement sur la dégradation de la situation des détenus politiques et d'opinion en Tunisie dont plusieurs ont observé des grèves de la faim au cours des dernières semaines.

Elles demandent que soit mis un terme au harcèlement des défenseurs des droits de l'Homme en Tunisie, conformément aux dispositions de la Déclaration de l'Assemblée générale des Nations unies sur les défenseurs des droits de l'Homme du 9 décembre 1998.


Contact presse:
Observatoire pour la protection des défenseurs des droits de l'Homme
FIDH: + 33 1 43 55 25 18
OMCT: + 41 22 809 49 39

REMDH: + 45 32 69 89 88