Côte d'Ivoire
02.02.05
Interventions urgentes

Côte d'Ivoire: Harcèlement et menaces de mort contre membre du MIDH

APPEL URGENT – L’OBSERVATOIRE

CIV 001 / 0205 / OBS 009
Harcèlement / Menaces de mort
COTE D’IVOIRE


2 février 2005

L'Observatoire pour la protection des défenseurs des droits de l'Homme, programme conjoint de la FIDH et de l'OMCT, vous prie de bien vouloir intervenir de toute urgence à propos de la situation suivante en Côte d'Ivoire.


Description des faits:

L'Observatoire a été informé par le Mouvement ivoirien des droits de l'Homme (MIDH) d'actes de harcèlement et de menaces à l'encontre de ses membres.

Le 26 janvier 2005, le MIDH publiait, conjointement avec la FIDH, un rapport relatif à la reprise des hostilités en Côte d'Ivoire en novembre 2004, dénonçant les graves violations des droits de l'Homme perpétrées par les parties en présence lors de ces événements.

Dès le 28 janvier 2005, M. Blé Goudé, dirigeant de l'Alliance des jeunes patriotes, proche du président Gbagbo, réagissait aux informations contenues dans ce rapport dans une interview sur les ondes de Radio Côte d'Ivoire, le qualifiant de « provocation » et « incitant les patriotes à ne pas réagir ».

Le lendemain, un courriel anonyme, envoyé sur la messagerie électronique du MIDH, informait M. Amourlaye Touré, son président, de ce que ses membres devaient se considérer en « partance pour l'enfer ».

Depuis lors, des actes de harcèlement et des menaces de mort n’ont cessé de se multiplier à l'encontre des membres du MIDH et plus particulièrement de M. Touré. Notamment, ce dernier a été récemment informé par des sources concordantes et « bien informées », de l'existence de menaces d'expéditions punitives contre le siège de son organisation, ainsi que de la probable préparation d’un attentat contre sa personne.

L'Observatoire est très préoccupé par cette succession de très graves menaces et craint pour la sécurité et l'intégrité physique et psychologique de M. Touré et de ses collaborateurs.

En effet, ces actes s'inscrivent dans un contexte de harcèlement récurrent du MIDH. Notamment, alors que M. Touré participait à la 60ème session de la Commission des droits de l’Homme à Genève en avril 2004, un homme s’était présenté au siège du MIDH et avait affirmé pouvoir fournir des informations selon lesquelles des proches du pouvoir prépareraient une tentative d’assassinat à son encontre. De plus, le 6 novembre 2004, des militaires armés se sont présentés au Centre de promotion de la non violence et de la culture démocratique (CNVD), crée par le MIDH en janvier 2004 et ont intimé l'ordre au gardien de leur ouvrir les bureaux. Le CNDV ayant cessé ses activités depuis le 4 novembre 2004, date de la reprise des hostilités entre les forces gouvernementales et les troupes rebelles, les militaires avaient quitté les lieux, ne trouvant personne dans les locaux.

L'Observatoire rappelle qu'en vertu de l'article 12.2 de la Déclaration sur les défenseurs des droits de l’Homme, adoptée par l’Assemblée Générale des Nations unies le 9 décembre 1998, « l'Etat prend toutes les mesures nécessaires pour assurer que les autorités compétentes protègent toute personne, individuellement ou en association avec d'autres, de toute violence, menace, représailles, discrimination de facto ou de jure, pression ou autre action arbitraire dans le cadre de l'exercice légitime des droits visés dans la présente Déclaration ».


Actions demandées :
Merci d'écrire aux autorités ivoiriennes en leur demandant de:

i. garantir en toutes circonstances l’intégrité physique et psychologique de M. Touré et de ses collaborateurs ;

ii. mettre un terme à toute forme de menaces et de harcèlement à l'encontre des membres du MIDH et de tous les défenseurs des droits de l'Homme ivoiriens ;

iii. se conformer aux dispositions de la Déclaration sur les défenseurs des droits de l’Homme, adoptée par l’Assemblée Générale des Nations unies le 9 décembre 1998, en particulier à l’article 1, qui dispose que " chacun a le droit, individuellement ou en association avec d’autres, de promouvoir la protection et la réalisation des droits de l’Homme et des libertés fondamentales aux niveaux national et international " et à l’article 12.2 précité ;

iv. se conformer plus généralement aux dispositions de la Déclaration universelle des droits de l'Homme, ainsi qu’aux instruments internationaux et régionaux auxquels l'Etat ivoirien est partie.


Adresses :
  • M. Laurent Gbagbo, Président de la République. Fax: (225) 30 31 45 40

  • M. Seydou Elimane Diarra, Premier Ministre. Fax: (225) 20 22 18 33

  • Mme Victorine Wodié, Ministre des Droits de l'Homme. Fax: (225) 20 32 81 01

  • M. Martin Bléou, Ministre de la Sécurité Intérieure. Fax : (225) 20 32 32 27

  • Mission permanente de la République de Côte d’Ivoire auprès des Nations Unies à Genève, Route de Ferney 149H, Case postale 315, 1218 Grand-Saconnex, GE, Suisse. Fax +41 22 / 717 02 60-68. E-mail : mission.cote-divoire@ties.itu.int


Paris - Genève, le 2 février 2005
Merci de bien vouloir informer l’Observatoire de toutes actions entreprises en indiquant le code de cet appel.

L’Observatoire, programme de la FIDH et de l’OMCT, a vocation à protéger les défenseurs des droits de l’Homme victimes de violations et à leur apporter une aide aussi concrète que possible.
L’Observatoire a été lauréat 1998 du prix des Droits de l’Homme de la République Française.

Pour contacter l’Observatoire, appeler La Ligne d’Urgence :
Tel et fax FIDH : 33 (0) 1 43 55 20 11 / 01 43 55 18 80
Tel et fax OMCT : +4122 809 49 39 / 41 42 809 49 29.
E-mail : observatoire@iprolink.ch