République démocratique du Congo
08.01.03
Interventions urgentes

RDC: 30 condamnations à mort prononcées dans le procès sur l'assassinat su Président Kabila

Cas COD 110901


Le Secrétariat international de l'OMCT requiert DE TOUTE URGENCE votre intervention dans la situation suivante en République Démocratique du Congo.

Brève description de la situation:

Le Secrétariat international de l'OMCT a été informé par La Voix des Sans Voix pour les droits de l’homme de l’enlèvement de deux employés de l’Hôtel Tanko. De graves menaces pèsent également sur le propriétaire de l’hôtel, monsieur Nkolongo et son directeur administratif.

Selon nos informations, Monsieur Nkolongo, propriétaire de l’hôtel Tanko à Mbuji-Mayi, dans la province du Kasaï Oriental, accueille depuis trois ans dans son établissement des militaires des forces armées congolaises et zimbabwéennes, dont le loyer devait être pris en charge par la Minière de Bakwanga (MIBA). Or, il a été contraint de leur notifier un préavis de 30 jours afin qu’ils règlent un arriéré de paiement s’élevant à USD 961.-. En effet, depuis que la centaine de militaires s’est installée dans son hôtel en 1998, monsieur Nkolongo avait accordé une créance suivant les garanties données par la MIBA, dont la sécurité dans cette région proche de la ligne de combats contre les rebelles est, précisément, assurée par les troupes bi-nationales présentes en masse.

Selon nos sources, monsieur Nkolongo a pris la décision d’expulser les militaires en date du samedi 1er septembre 2001 en opérant la fermeture pure et simple de l’établissement. Ceux-ci réagirent en représailles par l’enlèvement du gérant, qui n’est autre que le fils Nkolongo, et du réceptionniste ainsi que par leur emprisonnement dans le cachot militaire de NSELE.

Selon les dernières informations, les deux détenus ont ensuite été transférés à la prison de l’Agence nationale de Sécurité (ANR).

Depuis la fermeture du 1er septembre, l’hôtel a réouvert, et malgré le retour des militaires, ne connaît pas de troubles particuliers. Cependant, Monsieur Nkolongo et son directeur administratif ne le gèrent qu’à distance, par peur de se présenter là où ils risquent le même sort que leurs collègues. Ils craignent même de ne pouvoir quitter la région du Kasaï Oriental aux fins de rallier Kinshasa dans le cas d’une précarisation de leur condition de sécurité.

Le Secrétariat international de l’OMCT est gravement préoccupé pour l’intégrité physique et psychologique des deux détenus, arrêtés de manière totalement arbitraire, ainsi que pour la sécurité et les conditions de vie de monsieur Nkolongo et de son directeur administratif, obligés de se maintenir cachés afin d’éviter des représailles similaires.

Action requise

Nous vous prions de bien vouloir écrire aux autorités de la République démocratique du Congo, leur demandant:

1. de prendre toutes les mesures nécessaires afin de sauvegarder l'intégrité physique et psychologique des deux personnes détenus et de monsieur Nkolongo et son directeur administratif.
2. d'ordonner la libération immédiate des deux personnes détenus en l'absence d'accusations juridiquement fondées ou, le cas échéant, de les poursuivre devant un tribunal impartial et compétent tout en garantissant leurs droits légaux en tout temps;
3. d'ordonner une enquête complète et impartiale sur les circonstances de ces enlèvements afin d'en identifier les responsables et de les poursuivre en justice en application du droit pénal, civil et/ou administratif selon les lois en vigueur;
4. de garantir le respect des droits de l'homme et des libertés fondamentales dans tout le pays selon les lois nationales et les normes internationales.

Adresses

President Joseph Kabila. Présidence de la République, Kinshasa-Ngaliema, République Démocratique du Congo. Fax (+ 243) 880 02 120

Ministère de la Justice, BP 3137, Kinshasa Gombé, République Démocratique du Congo. Fax: (+243) 880 55 21

Ministère des Droits Humains, Fax : (+243) 12 20 664

Veuillez aussi écrire aux représentations diplomatiques de la RDC dans vos pays respectifs.

Genève, le 11 septembre 2001

Veuillez nous informer de toute action entreprise en citant le code de cet appel dans votre réponse.