Grèce
17.09.01
Interventions urgentes

Grèce: enfant rom maltraité par un policier

Cas GRE 170901.EE
EXACTIONS ENFANTS

Le Secrétariat International de l'OMCT vous prie d'intervenir D'URGENCE dans la situation suivante en Grèce.

Description des faits:

Le Secrétariat International de l'OMCT a été informé, par une source fiable, des mauvais traitements infligés à Théodore Stefanou, un jeune Rom originaire de Patras et âgé de 16 ans, par un policier grec à Argostoli.

Selon l'information reçue, le 4 août 2001, 2 ou 3 policiers sont allés chercher Théodore Stefanou dans le camion où il dormait lors de son séjour à Argostoli. Le garçon était sorti avec l'un de ses cousins. Lorsqu'il est retourné vers le camion et a appris qu'il était recherché, Théodore Stefanou est allé directement, en compagnie de son cousin, au commissariat de police où il a été interrogé à propos du vol d'une importante somme d'argent dans un kiosque appartenant à Panagis Pefanis.

Durant un quart d'heure, Théodore Stefanou, aurait été frappé et giflé violemment sur le visage par un policier appelé Nikos, en présence de deux autres policiers, dont l'un était M. Choraitis, Commandant du commissariat de police de Argostoli. Le troisième policier serait sorti peu de temps après, mais M. Choraitis n'aurait rien fait pour empêcher Nikos de frapper Théodore Stefanou. Au contraire, il aurait continué à lui poser des questions, comme si de rien n'était.

Après avoir été conduit, menotté, à son camion, Théodore Stefanou, aurait été ramené au commissariat de police, où il aurait de nouveau été frappé pendant un quart d'heure par Nikos, qui ne cessait de lui demander où il avait caché l'argent.

Selon la même source d'information, Théodore Stefanou aurait ensuite été conduit dans un petit couloir, juste à l'extérieur du bureau, en compagnie de 5 de ses amis, tous Rom, arrêtés pour le même incident. Environ trente minutes après, le propriétaire du kiosque est arrivé, disant qu'il n'avait pas vu Théodore Stefanou au moment du vol. Après quelque temps, un policier est venu annoncer à Théodore Stefanou qu'il était libre de partir. Sa sœur l'attendait à l'extérieur du commissariat et ce n'est que grâce à son aide qu'il a pu retourner jusqu'au camion. Sur l'insistance de sa sœur, Théodore Stefanou s'est rendu à l'hôpital, où il est resté 4 heures.

Selon le rapport médical officiel, Théodore Stefanou souffrait notamment d'une blessure à la tête causée par un coup reçu 12 heures plus tôt, d'une petite faiblesse de convergence oculaire, d'une inflammation de l'arête du nez et d'un petit hématome sur le côté gauche du front.

Selon l'information reçue, Théodore Stefanou serait allé au bureau du Procureur le 7 août, porter plainte contre le Commandant du commissariat de police de Argostoli. Il aurait parlé à la secrétaire du Procureur et serait ensuite parti au commissariat de police, où il aurait demandé à voir M. Choraitis. M. Choraitis ne se serait pas inquiété de la plainte déposée contre lui. Il aurait dit à Théodore Stefanou de ne plus traîner avec le clan Rom des Theodoropoulos, s'il ne voulait pas que la même chose lui arrive à nouveau.

Le Secretariat International de l'OMCT est gravement préoccupé par l'intégrité physique et psychologique de Théodore Stefanou. L'OMCT rappelle que la Grèce est partie à la Convention relative aux droits de l'enfant et, en particulier, est liée par l'article 2.1 de la Convention qui engage les Etats parties à respecter les droits énoncés dans la Convention et à les garantir à tout enfant relevant de leur juridiction, sans aucune distinction, indépendamment de toute considération de race, de couleur, de langue, de leur origine nationale, ou ethnique.

L'OMCT a déjà exprimé son inquiétude quant à la discrimination dont sont victimes les membres de la communauté Rom en Grèce, notamment en ce qui concerne les violations de leurs droits économiques, sociaux et culturels (voir appel OMCT GRE 310801. ESCR).

De plus, l'article 37 de la Convention énonce le droit de tout enfant de ne pas être soumis à la torture ni à des peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants et, en cas de privation de liberté, le droit d'être "traité avec humanité et avec le respect dû à la dignité de la personne humaine, et d'une manière tenant compte des besoins des personnes de son âge".

L'OMCT est particulièrement préoccupée par le fait que les autorités grecques n'entreprennent pas, avec toute la diligence due, l'enquête, la poursuite et la sanction des personnes responsables des mauvais traitements infligés à Théodore Stefanou.

Action demandée:

Nous vous demandons de bien vouloir contacter les autorités de la Grèce en leur demandant:

i. de prendre toutes les mesures nécessaires pour garantir l'intégrité physique et psychologique de Théodore Stefanou et lui assurer le droit à une réadaptation adéquate;
ii. de mettre immédiatement un terme à la persécution et au harcèlement de tous les Rom;
iii. de prendre toutes les mesures nécessaires pour enquêter, poursuivre et sanctionner les personnes responsables des mauvais traitements infligés à Théodore Stefanou;
iv. de garantir le respect des droits de l'homme et des libertés fondamentales dans tout le pays, selon les lois nationales et les normes internationales et, en particulier, la Convention relative aux droits de l'enfant.

Adresses

S.E. le Premier Ministre Constantine Simitis, Prime Minister's Office at the Hellenic Parliament, Greek Parliament Bldg., Constitution Square, Athènes. Grèce, Tél. +30 1 6717732

S.E. Vaso Papandreou, Ministre de l'Intérieur, Ministère de l'Intérieur, Stadiou 27 Street, Athènes 101 83, Grèce
Tél. +30 1 3223521-9, 3235610-19

S.E. Michalis Stathopoulos, Ministre de la Justice, Mesogeion 96, Athènes 115 27, Grèce, Tél. +30 1 7711019

Veuillez également écrire à l'ambassade de Grèce dans vos pays respectifs.


Veuillez nous informer de toute action entreprise en citant le code de cet appel dans votre réponse.


Genève, le 17 septembre 2001