Maroc et Sahara occidental
31.07.20
Interventions urgentes

Le journaliste Rabie Al-Ablak libéré après plus de 1 000 jours en détention

Paris-Genève, le 31 juillet 2020 – Plus d’unmillier de prisonniers ont été libérés le 29 juillet suite à une grâce royaleprononcée à l’occasion de la fête du Trône. Parmi eux se trouve le journalisteRabie Al-Ablak, emprisonné depuis plus de trois ans. L’Observatoire pour laprotection des défenseurs des droits de l’Homme (FIDH-OMCT) salue sa libérationet appelle à la libération de tous les autres défenseurs des droitshumains arbitrairement emprisonnés au Maroc.

Rabie Al-Ablak est sorti de la prisonde Tanger 2 le 29 juillet, après plus de trois ans de détention arbitraire.Arrêté le 28 mai 2017 pour avoir couvert en tant que journaliste lacontestation sociale et les manifestations du Hirak dans la région du Rif, ilavait été condamné le 26 juin 2018 à cinq ans de prison au titre de l’article206 du Code pénal pour avoir prétendument « reçu des fonds étrangers pourmener une activité de propagande et porter atteinte à la sûreté intérieure del’État ». Cette condamnation avaitété confirmée en appel le 5 avril 2019.

« Lalibération de Rabie Al-Ablak est un immense soulagement », acommenté Alice Mogwe, présidente de la FIDH. « Il a néanmoins passéplus de 1 000 jours en prison et a donc perdu trois années de liberté en raisonde ses activités légitimes de défense des droits humains en tant quejournaliste
», a-t-elle déploré.

Au cours de sadétention, Rabie Al-Ablak avait entamé plusieurs grèves de la faim pourdénoncer ses conditions de détention, les mauvais traitements subis en prisonet le caractère inéquitable de son procès (entre le 26 juin et le 27 juillet2017, en juin 2018, et en mars-avril 2019 notamment). En conséquence, son étatde santé s’est fortement dégradé et il a dû être transféré à l’hôpital àplusieurs reprises au cours de sa détention. Malgré les menaces imminentespesant sur son intégrité physique, il a à chaque fois été renvoyé trèsrapidement en prison.

« Si lalibération de Rabie Al-Ablak est une très bonne nouvelle, il ressort de prisontrès affaibli par ses multiples grèves de la faim restées sans réponse et parl’absence de soin médicaux adéquats ces trois dernières années. Les autoritésmarocaines sont les premières responsables de la dégradation de son état desanté », a pour sa part réagi Gerald Staberock, secrétaire général de l’OMCT.

L’Observatoire, partenariat de la FIDH et del’Organisation mondiale contre la torture (OMCT), a vocation à protéger lesdéfenseurs des droits de l’Homme victimes de violations et à leur apporter uneaide aussi concrète que possible. L’OMCT et la FIDH sont membres deProtectDefenders.eu, le mécanisme de l’Union européenne pour les défenseurs desdroits de l’Homme mis en œuvre par la société civile internationale.


Pour plus d'informations, merci de contacter :

  • FIDH : Eva Canan : +33 6 48 05 91 57 / ecanan@fidh.org
  • OMCT : Iolanda Jacquemet: +41 79 539 41 06 / ij@omct.org