Philippines
20.10.03
Interventions urgentes

Philippines : l’OMCT présente un rapport sur la violence d’Etat au Comité des Droits de l’Homme des Nations Unies.

COMMUNIQUE DE PRESSE


Aux représentants de la presse

Genève, le 20 octobre 2003



Philippines : l’OMCT présente un rapport sur la violence d’Etat au Comité des Droits de l’Homme des Nations Unies.

En collaboration avec Preda Foundation, Task Force Detainees of the Philippines (TFDP), et Women’s Education, Development, Productivity and Research Organisation (WEDPRO), l’OMCT a présenté le 20 octobre 2003 un rapport alternatif sur les effets de la violence d’Etat aux Philippines à destination des experts du Comité des Droits de l’Homme.

Le rapport démontre notamment que la pratique de la torture tente à se perpétuer aux Philippines. Depuis l’arrivée de la Présidente Arroyo en 2001, 88 cas de personnes ayant subi des actes de torture sont avérés. Ces faits semblent avoir été principalement le fait de certains éléments de l’armée. Ces chiffres tendent à démontrer que le recours à la torture n’est pas en diminution en comparaison des périodes précédentes.

Parmi les éléments les plus saillants mis en lumière par ce rapport alternatif, il est à noter que les journalistes ainsi que les défenseurs des droits de l’Homme font particulièrement l’objet de harcèlement et de menaces. Depuis 1986, 43 journalistes ont été assassinés. A ce jour, aucun de ces cas n’a été résolu.

Dans le domaine de l’application des Droits de l’Enfant, il est préoccupant de constater que de nombreux enfants des rues sont arrêtés et détenus sans qu’aucune charge n’ait été retenue contre eux. Des enfants dont certains n’ont que huit ans sont détenus dans de très petites cellules, sans lit, sans douche et sans toilettes. Ils sont également victimes de torture et de mauvais traitements. Par ailleurs, on note des exécutions sommaires sur des mineurs, notamment dans la région de Mindanao, où les « escadrons de la mort » auraient exécuté plus de 150 personnes durant les 7 dernières années.

De plus, la traite des femmes demeure un problème grave. Entre 25.000 et 35.000 d’entre elles sont victimes de traite, et notamment « exportées » vers divers pays du sud-est asiatique et certains pays occidentaux. Les prostituées à l’intérieur des Philippines, arrêtées en fin de semaine, sont souvent forcées de rester détenues jusqu’au début de la semaine, les administrations ne fonctionnant pas durant le week-end, et sont sujettes durant cette période à des abus sexuels et au viol.

En conséquence, l’OMCT, Preda Foundation, Task Force Detainees of the Philippines (TFDP), et Women’s Education, Development, Productivity and Research Organisation (WEDPRO) demandent aux autorités philippines d’ordonner des enquêtes afin de présenter les auteurs des crimes devant des cours indépendantes, d’assurer les réparations adéquates aux victimes de ces violations, et de prendre des mesures afin de prévenir toutes formes de violence perpétrée par des agents de l’Etat.

Cliquez ici pour visualiser le rapport (uniquement en anglais)

Contact OMCT : Christine Ferrier +4122 809.49.39