Grèce
07.12.01
Interventions urgentes

Communiqué - Grèce - Expulsion illégale de 34 requérant d’asile de Grèce en Turquie

Pour diffusion immédiate Genève, le 7 décembre 2001 ORGANISATION MONDIALE CONTRE LA TORTURE COMMUNIQUE DE PRESSE Expulsion illégale de 34 requérant d’asile de Grèce en Turquie L’Organisation Mondiale Contre la Torture (OMCT), le plus grand réseau international d’ONG luttant contre la torture, est gravement préoccupée par l’expulsion illégale et forcée vers la Turquie de 34 requérants d’asile afghans, irakiens et kurdes par les autorités grecques, le 3 décembre 2001. Il a été établi que des victimes de torture se trouvaient parmi ces derniers. A l’occasion de l’adoption d’une déclaration historique des Etats réaffirmant leur engagement en faveur d’une application intégrale et effective de la Convention de Genève relative au Statut des réfugiés, les 12 et 13 décembre prochain, l’OMCT rappelle l’urgence d’accorder de l’attention aux personnes ayant besoin d’une protection internationale, entre autre en cas risque de peine inhumaine ou dégradante ou de risque d’être soumis à la torture dans son pays d’origine, ou pour avoir été contraint de fuir ou de rester hors de son pays parce que sa vie, sa sécurité ou sa liberté y est en danger à la suite d’une violence généralisée. Selon l’information fournie par le Greek Helsinki Monitor, les 34 personnes concernées appartenaient à un groupe de 89 requérants d’asile entrés en Grèce illégalement par bateau le 17 novembre 2001. Ces derniers sont en détention à Kymi, Euboia depuis leur arrivée. La police grecque aurait choisi 34 des 89 personnes et leur auraient dit qu’elles allaient être transférées vers un autre centre de détention à Athènes, mais les ont expulsées vers la Turquie via Alexandroupoli. Les requérants d’asile n’auraient pas été autorisés à déposer des demandes d’asile en Grèce car les autorités ont refusé de les accepter. Il y a eu d’autres cas de refus de demandes d’asile par les autorités grecques, en particulier, celui concernant quelques 700 requérants logés sur l’île de Zante (Zakynthos). Cependant, le Greek Council for Refugees (GCR), une organisation réunissant des représentants du Haut Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (HCR) et du gouvernement grec aurait écrit aux autorités en insistant, dans le cas de ces 89 personnes, afin que les demandes d’asile soient rassemblées et les procédures d’expulsion interrompues jusqu’à l’examen des cas. Les autorités grecques n’ont, de toute évidence, pas respecté ces mesures en ce qui concerne les 34 personnes expulsées, mais il est à espérer que les autorités feront droit aux demandes d’asiles des requérants restés en Grèce. En pratique, les réfugiés qui se présentent à la frontière entre la Grèce et la Turquie ont souvent été forcés de retourner en Turquie. La police grecque, en violation des normes internationales, ne permet fréquemment pas aux réfugiés de déposer une demande d’asile, et, au contraire, selon les informations reçues, leur notifie un ordre administratif d’expulsion. La Grèce est partie à la Convention de Genève de 1951 sur le statut des réfugiés et, par conséquent, tenue au respect des principes de droit international des réfugiés et des droits de l’homme, et en particulier au respect du principe de non-refoulement, pierre angulaire de la protection des réfugiés, selon lequel les Etats sont tenus de ne pas renvoyer dans son pays une personne qui risque d’être victime de violations sérieuses des droits de l’homme. L’OMCT reste gravement préoccupée tant par le racisme qui affecte les réfugiés et les demandeurs d’asile en particulier, que par le non respect de leurs droits fondamentaux, notamment du fait des traitements inhumains et dégradants dont ils peuvent être victimes. Pour tout renseignement, veuillez contacter Elsa Le Pennec ou Michael Anthony, Organisation Mondiale Contre la Torture – Téléphone : 0041 22 809 49 39.