Russie
17.11.03
Interventions urgentes

Russia: la violence contre les femmes est largement pratiquée

COMMUNIQUE DE PRESSE





Aux représentants de la presse



Genève, le 17 novembre 2003





Cameroun : l’Organisation Mondiale contre la Torture (OMCT) exprime son inquiétude face à la violence faite aux femmes à la 31ème session du Comité contre la Torture des Nations Unies.



Le Comité des Nations Unies contre la Torture débutera le 18 novembre l’examen de la mise en œuvre par le Cameroun de la Convention contre la Torture et autres traitements cruels, inhumains ou dégradants. A cette occasion, l’Organisation Mondiale contre la Torture (OMCT) a soumis un rapport alternatif intitulé « Violence against women in Cameroon » dans lequel elle exprime ses préoccupations quant à la violence faite aux femmes tant par des agents de l’Etat de que par des individus privés.



Le rapport relève la mauvaise situation des droits de l’Homme au Cameroun, qui affecte en particulier les groupes les plus vulnérables, notamment les femmes. Une analyse du statut politique ainsi que de la situation socio-économique et juridique des femmes montre des liens entre le haut niveau de violence perpétrée contre elles et leur statut dans tous les aspects de la vie. L’OMCT remarque la persistance de discrimination à l’endroit des femmes dans différents textes de la législation et la discrimination dans le droit coutumier, ainsi les préjugés et les attitudes stéréotypées concernant le rôle de l’homme et de la femme au sein de la famille. Ces rôles sont basés sur les notions de supériorité de l’homme et de subordination de la femme. Le statut socio-économique particulièrement bas de la femme, qui se caractérise notamment par le taux très élevé d’analphabétisme, ainsi que par la basse représentativité des femmes en politique, place les femmes dans une situation particulièrement vulnérable à la violence.



L’OMCT est gravement préoccupée par les allégations de torture et de mauvais traitements sur les détenues par des agents de l’Etat, les arrestations et détentions arbitraires, les exécutions extrajudiciaires, ainsi que par l’impunité dont jouissent les auteurs de ces violations.



Les femmes en détention sont particulièrement sujettes à des formes de torture sexo-spécifiques, telles que le viol et d’autres formes de violence sexuelles, tant par les gardes que par des codétenus. En effet, les femmes et les hommes partagent parfois les mêmes cellules. Selon des informations dignes de foi, des cas ont été rapportés où des femmes ont été dénudées dans des cellules mixtes, puis insultées, forcées à danser, puis forcées à se mettre nues au soleil. Lorsque la torture est exercée sous forme de viol ou d’assaut sexuel, les victimes, par crainte ou par honte, ne portent pas plainte, entraînant ainsi la négation de la violation ainsi que l’impunité.



La violence au sein de la famille est également préoccupante. Il est fréquent de constater que les parents de l’épouse reçoivent un montant du futur époux en échange du mariage. Cette pratique entraîne l’époux à considérer sa femme comme une propriété et il se sent autorisé à la faire travailler. Pour ces raisons, il est extrêmement difficile pour une femme de divorcer. L’OMCT constate que le gouvernement du Cameroun n’a pas pris de mesures décisives pour enrayer ce problème. La législation interdisant la violence domestique n’existe toujours pas, et aucune formation n’a été donnée aux agents de l’Etat leur permettant de comprendre et d’agir correctement face à la complexité entourant ce type d’abus. De plus, aucune campagne de sensibilisation n’a été menée par le gouvernement pour tenter d’éliminer la violence domestique.



En conclusion, le gouvernement du Cameroun a négligé de protéger les femmes contre la violence perpétrée par des agents de l’Etat et par des individus privés. Le rapport de l’OMCT conclut que, malgré les obligations internationales du Cameroun de prévenir, enquêter, poursuivre et punir toutes formes de violence contre les femmes, qu’elle soit le fait d’agents de l’Etat ou d’individus privés, celles-ci n’ont pas été mises en œuvre au niveau national.





Pour plus d’informations ou des commandes d’exemplaires du rapport « Violence against Women in Cameroon » (en anglais seulement), prière de contacter :

Carin Benninger-Budel +4122 809 49 39 ou cbb@omct.org