Zimbabwe
16.07.03
Interventions urgentes

ONU : allégations de torture contre un membre zimbabwéen de la Mission d'administration intérimaire de l'ONU au Kosovo

COMMUNIQUE DE PRESSE


Genève, le 16 juillet 2003

ONU : allégations de torture contre un membre zimbabwéen de la Mission d'administration intérimaire de l'ONU au Kosovo. L’OMCT demande qu’une action soit diligentée sans délai.

L’Organisation Mondiale contre la Torture (OMCT) exprime sa préoccupation face à la réaction d’un responsable des Nations Unies suite aux allégations graves d’actes de torture formulées contre un membre zimbabwéen de la Mission d'administration intérimaire de l'ONU au Kosovo.

En effet, un officier chargé de la formation de la police civile au Kosovo dans le cadre de la Mission d’administration intérimaire de l’ONU, est soupçonné d’avoir pratiqué la torture, notamment en infligeant des chocs électriques, alors qu’il travaillait au commissariat central de la police d’Harare au Zimbabwe. L’ONG britannique Redress, spécialisée dans la réparation des graves préjudices subis par les survivants de la torture, après avoir recueilli des allégations concordantes ainsi que des certificats médicaux, a informé le Représentant spécial au Kosovo du Secrétaire Général des Nations Unies en date du 20 mai, du soupçon grave pesant sur cet officier.

En réponse à la demande de Redress de suspendre l’officier pendant la période nécessaire aux investigations, et le cas échéant de le poursuivre et le juger, le Représentant spécial au Kosovo a indiqué que, malgré le fait qu’il comprenait la gravité de l’accusation, il n’envisageait pas de prendre de mesures, arguant notamment du fait que la mission des juges et des procureurs internationaux travaillant au Kosovo est de poursuivre et juger les crimes de guerre ayant été perpétrés durant la guerre.

L’OMCT exprime sa surprise et son incompréhension face à cette position du haut fonctionnaire des Nations Unies, et y voit un grand danger de précédent, permettant ainsi aux Etats de se prévaloir de cette position pour garantir l’impunité à ceux des leurs qui seraient suspectés de graves violations de la Convention contre la torture et autres traitements cruels, inhumains ou dégradants ou de tous autres instruments juridiques internationaux.

De plus, l’OMCT est particulièrement préoccupée par le fait que l’officier ne soit pas l’objet de mesures administratives, étant donné son rôle d’instructeur de la police civile du Kosovo, charge hautement incompatible avec la nature des soupçons qui pèsent sur lui.

L’OMCT en appelle au Secrétaire Général des Nations Unies, qui a reçu une lettre dans ce sens de la part de Redress le 4 juillet dernier, afin qu’il prenne position sans ambiguïté sur cette affaire et ordonne sans délai la suspension administrative de cet officier, et prenne les mesures nécessaires pour s’assurer qu’une enquête exhaustive et impartiale soit diligentée.


Contact : Christine Ferrier +4122 809 49 39