18.12.25
Déclarations

Journée internationale des migrant.e.s: EuroMed Rights et ses membres alertent sur l’impact des politiques d’externalisation de la migration dans la région méditerranéenne

A l'occasion de la Journée internationale des migrants, l'OMCT se joint à EuroMed Rights pour condamner les politiques d'externalisation, qui rendent la migration plus cruelle, mettent en danger des vies et perpétuent de graves violations des droits humains. Nous appelons les décideurs à s'assurer que les politiques migratoires et de gestion des frontières soient humaines et fondées sur les droits.

La contribution d’EuroMed Rights et de ses membres au rapport du Haut-Commissariat aux Droits Humains du Rapporteur spécial sur les droits humains des migrants concernant l’externalisation de la gouvernance des migrations démontrent que les nouveaux cadres politiques européens, y compris le Pacte Migration et Asile, les révisions du régime de retour, l’expansion de l’utilisation des concepts de « pays d’origine sûrs » et de « pays tiers sûrs », ou encore l’expansion d’accords bilatéraux opaques, exposent toujours davantage les personnes en mouvement à la violence, au refoulement, à la détention arbitraire et à la discrimination. Les mécanismes de surveillance, l’usage croissant des technologies de surveillance et l’absence de garanties procédurales alimentent un système qui, au lieu de protéger, contribue à mettre des vies en danger.

EuroMed Rights rappelle que l’externalisation ne freine pas la migration, elle la rend plus dangereuse et cruelle.

Cette stratégie engendre des routes de plus en plus mortelles, fragilise l’accès à la justice pour les personnes en mobilité et leurs familles, renforce les régimes autoritaires et exacerbe le racisme dans plusieurs pays de la région. Le nombre de disparitions continue d'augmenter en raison de la non-implication constante et souvent délibérée des États dans la recherche des personnes disparues dans le bassin méditerranéen. Leurs familles recherchent sans relâche leurs proches, parfois pendant des décennies, rendant le deuil impossible et les retrouvailles de plus en plus improbables.

Les impacts disproportionnés sur les femmes et les filles, exposées à des formes particulières de violences sexuelles et basées sur le genre, sont particulièrement alarmants.

En ce 18 décembre, nous appelons l’Union européenne, ses États membres et les États de la région à respecter pleinement les obligations internationales en matière de droits humains, y inclus la Convention de Genève relative au statut des réfugiés ; garantir et élargir des voies légales et sûres pour les personnes en mobilité ; mettre fin aux accords opaques et qui contournent le contrôle démocratique ; assurer une véritable transparence dans le financement des politiques migratoires ; refuser l’usage ou la sous-traitance de technologies invasives qui mettent en péril les libertés fondamentales ; reconnaître et documenter les violations de droits humains et les disparitions de personnes en déplacement, et soutenir les familles dans leurs démarches de vérité et de justice.

La protection des personnes en migration ne peut être négociée. Elle doit être au centre de toute politique publique, en Europe comme dans ses pays voisins.

Signataires:

    1. 80:20 Educating and Acting for a Better World
    2. Association Marocaine des Droits Humains (AMDH)
    3. Association pour les Droits Humain Turquie (İnsan Hakları Derneği-İHD)
    4. Center for Legal Aid – Voice in Bulgaria
    5. Comité grec pour une société démocratique internationale (EEDDA)
    6. Conseil Grec pour les Réfugiés (GCR)
    7. Conseil Italien pour les Réfugiés (CIR)
    8. CS-LADDH (Collectif de sauvegarde de la Ligue Algérienne de Défense des Droits de l’Homme)
    9. Fondation pour la Promotion des Droits en Algérie
    10. Mizan, Law Group for Human Rights (Jordanie)
    11. NOVACT
    12. Organisation Mondiale Contre la Torture (OMCT)
    13. Safe Passage International Greece
    14. Tamkeen for Legal Aid and Human Rights (Jordanie)