09.07.20
Déclarations

Exécutions extrajudiciaires au Cameroun et au Burkina Faso

44ème session du Conseil des droits de l'Homme

Dialogue interactif avec le Rapporteur spécial sur les exécutions extrajudiciaires, sommaires ou arbitraires

L’Organisation mondiale contre la torture et ses partenaires attirent l’attention du Rapporteur spécial sur les cas d’exécutions sommaires au Cameroun et au Burkina Faso au cours des derniers mois.

Sous couvert de lutte contre le terrorisme, les forces de sécurité du Cameroun et du Burkina Faso ont interpellé, détenu, torturé et exécuté des centaines de civils soupçonnés d’appartenir ou de collaborer avec des groupes armés non étatiques.

Au Burkina Faso, nos organisations ont documenté l’exécution extrajudiciaire de plusieurs centaines de civils lors d’opérations de lutte antiterroriste, dont environs 180 dans la ville de Djibo, contribuant ainsi à la stigmatisation de la communauté peul qui représente, de manière discriminatoire, une cible dans la lutte contre le terrorisme.

De même au Cameroun, les confrontations armées entre les forces de sécurité et les groupes armés non-étatiques ont eu pour conséquences des exécutions sommaires par les deux camps, dont 13 civils anglophones, y compris des enfants par l’armée en février dernier.

Dans ces deux pays, bien que des enquêtes aient été officiellement annoncées ou diligentées, des procès et des sanctions judiciaires contre les auteurs et leurs supérieurs hiérarchiques n’ont toujours pas eu lieu, faisant ainsi penser à une politique délibérée d’impunité.

Monsieur le Président,

Nos organisations invitent les autorités du Cameroun et du Burkina Faso à protéger les droits de l’Homme dans la lutte contre le terrorisme, éviter la stigmatisation de communautés spécifiques et organiser des procès publics contre les auteurs et commanditaires d’exécutions sommaires.

Je vous remercie.