Algérie
26.06.23
Déclarations

Algérie : Les migrants subsahariens sont exposés à la violence et aux expulsions

53ème session du Conseil des Droits de l'Homme :

Déclaration orale sur le Dialogue avec le Rapporteur spécial sur les migrations

Déclaration orale de l'Organisation Mondiale Contre la Torture (OMCT)


Bonjour M. le Président,

L'OMCT reste préoccupée par la situation des migrants en Afrique. Les migrants sont confrontés à des formes inacceptables et extrêmes de violence, y compris la torture et les mauvais traitements.

En 2013, 92 migrants subsahariens ont été retrouvés morts dans le désert entre l'Algérie et le Niger. Dix ans plus tard, le nombre de migrants victimes de violations des droits de l'homme par l'Algérie n'a fait qu'augmenter.

De mars à avril 2023, il y a eu plus de 7 000 expulsions de migrants de l'Algérie vers le Niger.

Ces migrants sont soumis à la torture et aux mauvais traitements. Ils sont arbitrairement arrêtés et détenus sans aucune garantie procédurale. Les migrants sont transportés jusqu'à la frontière, où ils sont abandonnés sans eau ni nourriture dans des conditions climatiques extrêmes. Pendant la détention et le transport, les forces de sécurité saisissent les documents et les effets personnels des migrants et leur infligent des violences physiques et sexuelles.

Aucun examen des cas individuels n'est effectué. Ainsi, les groupes particulièrement vulnérables, tels que les réfugiés et les demandeurs d'asile, ne bénéficient d'aucune assistance renforcée. Ils risquent la mort s'ils sont contraints de retourner dans leur pays d'origine.

Les politiques migratoires de l'Algérie ciblent les migrants noirs originaires des pays subsahariens. Les arrestations basées sur le profilage ethnique et l'utilisation par les forces de sécurité d'injures à connotation ethnique sont des illustrations de cette campagne discriminatoire.

Pour que la justice prospère en Algérie, l'Etat doit cesser ses pratiques migratoires discriminatoires en mettant fin aux expulsions massives et à la torture des migrants. Nous appelons l'Algérie à respecter ses engagements et les droits humains internationaux des migrants.

Nous vous remercions.