Biélorussie : Une défenseuse des droits humains emprisonnée pour s'être dressée contre l'oppression en Biélorussie

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Nasta Lojka est une éminente défenseuse des droits humains biélorusse qui est injustement détenue depuis le 28 octobre 2022. Elle n’était qu’une étudiante en droit de dix-huit ans quand elle approcha un célèbre militant défenseur des droits humains lors d’un évènement en 2008 et lui fit part de son envie de s’impliquer dans le mouvement. Quelques jours plus tard, elle fut embauchée. Pendant le reste de ses études, Nasta consacra son temps libre à développer ses connaissances sur le travail en matière de droits humains avant de finir par devenir elle-même une formatrice sur le terrain. Pour Nasta, ce choix était évident. C’était sa vocation.
Pendant les années qui ont suivies, Nasta s'est forgé une formidable réputation auprès des groupes de défense des droits humains. Elle a créé un service de bénévoles pour l’ONG biélorusse Viasna, et est l’une des co-fondatrices du groupe militant, Human Constanta. Elle a utilisé ses connaissances en droit pour se concentrer sur les questions d’égalité et de non-discrimination, de procès équitables, de droits des étrangers et des apatrides ainsi que sur l’éducation informelle aux droits humains. Ceci s’est avéré être un problème pour les autorités en Biélorussie, surtout pour le président.
Le président qui aimait les chiens
L’auto-proclamé président de la Biélorussie, Alexandre Loukachenko, un ancien directeur de ferme collective, s’accroche au pouvoir depuis trois décennies par le biais de tactiques meurtrières et d’un régime de terreur que Nasta a passé sa vie à combattre. Depuis 2020, il est accompagné lors d’évènements publics par Umka, un loulou de Poméranie blanc et doux, que le redoutable chef d’Etat a maintenant pris pour habitude de tenir affectueusement dans ses bras.
Prenant en compte l’aura cultivée avec soin d’homme biélorusse fort de Loukachenko, et le fait que l’usage systématique de la torture contre les centaines de manifestants pacifiques détenus en prison a été rapporté en même temps que la première apparition d’Umka, il n’a pas fallu attendre longtemps avant que les journalistes internationaux se demandent si le chien n’était peut-être qu’un un cynique stratagème de relations publiques visant à humaniser le prétendu président.
Arrestation et séparation d’amis
En ce jour fatidique du 6 septembre 2022, Nasta assista au procès de deux collègues au tribunal municipal de Minsk, qui avait été arrêté suite à une répression brutale menée par les autorités biélorusses contre les défenseurs des droits humains après les manifestations de masse de 2020. Lorsqu’elle s’est opposé qu’un policier parle grossièrement à la mère d’un des accusés, elle fut rapidement arrêtée. Libérée le 5 octobre 2022, Nasta a débtattu avec un collègue si elle devait fuir son pays natal mais elle est restée inflexible sur le fait qu'elle ne partirait pas.
Moins d’un mois plus tard, la police l’arrêta dans la rue et l’amena chez elle pour procéder à une fouille de ces affaires. C'est au cours de cette sombre journée que Nasta a vu son chien Eric pour la dernière fois, son chien qu’elle avait recueilli d’un refuge en 2018 quand il avait trois ans. Malgré sa méfiance originelle, Eric et Nasta sont devenu très rapidement inséparables.
Typiquement, ce qui traumatisa le plus Nasta est que la police l’ait forcé à enfermer Eric dans la petite salle de bain en menaçant de le tuer sur le champ si elle ne le faisait pas. Nous savons cela seulement parce que début 2023 Nasta a écrit une lettre déchirante depuis la prison pour son Eric adoré, maintenant emmené en sécurité en République Tchèque.
« J’ai ouvert la porte de la douche et je t’ai demandé d’aller à l’intérieur. Tu ne comprenais pas… En désespoir de cause, je t’ai crié dessus, et t’ai poussé dans la douche. La police anti-émeute bloqua la porte… parce que tu grognais et sautais sur la porte dans l’espace restreint. Avant de partir, je les ai suppliés pendant longtemps de te laisser partir… j’ai pleuré dans les escaliers. Et ensuite, il vaut mieux que tu ne saches pas ce qui m’est arrivé/ m’arrivera. »
Détention injuste et traitement cruel
Elle avait raison. Nasta sera par la suite tasée, torturée et soumise à un traitement cruel et humiliant alors que les autorités l'ont maintenue en détention pour une durée indéterminée, avec un effet « porte-tournante », alors qu'elles cherchaient une excuse pour l'emprisonner en représailles de son travail. Enfin, le 20 juin 2023, elle fut condamnée à sept ans de prison, sous de fausses accusations, qualifiée de criminelle et encore pire, ajoutée à la liste de surveillance des terroristes. Les avocats ayant essayés de la représenter, se sont retrouvés radiés du barreau et forcés à fuir le pays. Aujourd’hui, il lui est seulement permis de communiquer avec sa mère âgée.
Nasta Lojka, la défenseuse des droits humains de 35 ans qui a sacrifié sa liberté et son bonheur avec son chien Eric à cause de son extraordinaire détermination à se battre pour les droits humains et la liberté de ces concitoyens et concitoyennes biélorusses. « Aurevoir, mon cher chien, » écrit-elle à la fin de sa lettre de 2023 pour Eric. « Tu es ce que j’avais de plus précieux dans la vie. Je t’aimerai pour toujours. »
Joignez-vous à nous pour demander la libération de Nasta Lojka.