07.05.20
Déclarations

Des défenseurs des droits humains emprisonnés à travers le monde

Défendre le droit au logement pour les populations vulnérables, révéler des cas de corruption et de torture, dénoncer l’injustice, s’exprimer en faveur des droits des peuples autochtones ou des minorités, faire respecter les droits des mineurs, manifester pacifiquement contre la discrimination ou pour l’accès à une eau potable : tous sont des moyens légitimes que nous employons pour affirmer nos droits communs. Pourtant, bien des défenseurs des droits humains de par le monde se retrouvent en prison pour avoir mené de telles activités.

Dans le cadre de la pandémie de COVID-19, la détention peut comporter de graves risques. Comme d’autres détenus, les militants peuvent faire face à la surpopulation et à des conditions sanitaires déplorables, alors que les mesures de protection de base ne sont qu’un doux rêve. Pire encore, ils peuvent se voir refuser l’accès aux soins de santé comme punition. Ces personnes courageuses font partie des plus exposées au risque de contracter le virus et des moins susceptibles de recevoir un traitement adéquat.

À la suite de l’appel de Michelle Bachelet, Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l’Homme, invitant les gouvernements à « libérer toute personne détenue sans fondement juridique suffisant, y compris les prisonniers politiques et les personnes détenues simplement pour avoir exprimé des opinions critiques ou dissidentes » afin d’empêcher des taux catastrophiques d’infection au COVID-19, nous lançons aujourd’hui une campagne mondiale pour réclamer la remise en liberté de tous les défenseurs des droits humains détenus à travers le monde, y compris ceux qui se trouvent en détention dans l’attente de leur procès.

Nous avons besoin des défenseurs des droits humains plus que jamais. Leur incarcération injuste ne constitue pas seulement une violation de leurs droits, elle menace aussi directement notre capacité à nous protéger et à protéger nos communautés contre ces abus en cette période troublée. Tandis que l’état d’urgence est déclaré dans plusieurs pays, nous voyons des gouvernements se servir de la pandémie comme prétexte pour imposer des restrictions à nos droits, qui sont disproportionnées et vont bien au-delà de ce que le droit international autorise en temps de crise. C’est précisément le travail des défenseurs des droits humains de veiller à ce que les États respectent les normes internationales.

Les défenseurs œuvrent à garantir que les journalistes soient libres de nous tenir informés de la manière dont nos gouvernements réagissent à la pandémie et des effets des mesures de quarantaine. Ils dénoncent les abus de pouvoir et les violences policières qui peuvent découler de l’état d’urgence. Ils défendent les besoins des populations discriminées. Ils appellent les États à protéger nos droits au logement et au travail tandis que les emplois disparaissent. Ils demandent que les droits sexuels et reproductifs des femmes ne soient pas négligés tandis que les systèmes de santé se concentrent sur le virus. Pour résumer, les défenseurs des droits humains veillent à ce que personne ne soit laissé de côté.

Nous avons été témoins d’un élan continu de solidarité entre proches, amis et voisins face à la menace du virus. Faisons aujourd’hui preuve de cette même solidarité envers les défenseurs des droits humains détenus arbitrairement et dont la vie est en danger. Rejoignez notre campagne et réclamez leur remise en liberté en utilisant le hashtag #FacesOfHope. Ils ont besoin de nous. Et nous avons besoin d’eux.

Découvrez les histoires de celles et ceux qui sont nos #FacesOfHope:

UKRAINE / RUSSIE: Iryna Danylovych

INDE: Gokarakonda Naga "G. N." Saibaba (Libéré le 7 mars 2024)

SAHARA OCCIDENTAL: Mohamed Lamin Haddi

ARABIE SAOUDITE: Israa al-Ghomgham

UKRAINE / RUSSIE: Nariman Dzhelyal

EGYPTE: Mohamed El-Baqer (Libéré le 20 juillet 2023 après avoir reçu la grâce présidentielle)

VIETNAM: Trinh Ba Phuong

CHINE: Zhang Zhan

BÉLARUS: Marfa Rabkova

MEXIQUE: Cristóbal Sántiz Jiménez

AZERBAIDJAN: Elchin Mammad (Libéré le 9 mai 2023 après avoir reçu la grâce présidentielle)

TURQUIE: Selçuk Kozağaçlı

PEROU: Walter Aduviri Calisaya (Libéré après suspension de sa peine de prison le 9 décembre 2020)

CAMEROUN: Mancho Bibixy Tse

INDE: Safoora Zargar (Liberée sous caution le 23 juin 2020, et effectivement libérée le 24 juin 2020)

GUATEMALA: Jorge Coc Coc et Marcelino Xol Cucul

EGYPTE: Ibrahim Ezz El-Din (Liberé le 26 avril 2022)

PHILIPPINES: Teresita Naul (Libérée le 28 octobre 2021 après que le tribunal a rejeté les accusations portées contre elle)

Notre campagne #FacesOfHope a reçu le support international d’institutions publiques. Pour en savoir plus :

#FacesOfHope: Des parlementaires européens rejoignent l'appel de l'OMCT pour la libération de défenseurs des droits humains du monde entier.

Le Département fédéral des affaires étrangères suisse soutient la campagne #FacesOfHope de l’OMCT