04.02.22
Rapports

Afrique : La lutte contre la torture doit rester une priorité de l’Union africaine en 2022

4 février 2022

En 2022, l’Union africaine (UA) célèbre son vingtième anniversaire et tiendra son 35ème Sommet du 5 au 6 février 2022, sur le thème : « Renforcer la Résilience en Nutrition sur le Continent Africain : Accélérer le Capital Humain, le Développement Social et Économique ». Les chefs d’État et de gouvernement qui se réuniront pour définir les priorités du continent pour 2022 l’ont d’ailleurs décrétée « année de la nutrition ». Ce thème est en effet prioritaire et transversal, au regard des crises multiples que traverse le continent. La crise alimentaire et la malnutrition dans plusieurs pays, notamment ceux en crise humanitaire, touchent majoritairement les groupes les plus vulnérables. La torture et la nutrition entretiennent un lien étroit en Afrique dans de nombreux États et dans de nombreuses circonstances qu’il convient de relever.

Par ailleurs, les leaders africains devraient accentuer les efforts pour prévenir et éradiquer la torture et les mauvais traitements sur l’ensemble du continent, y compris dans des contextes politiques où l’État de droit est constamment remis en cause par des coups d’État et des prises anticonstitutionnelles du pouvoir politique comme au Mali, au Burkina Faso et en Guinée.

De même, on assiste à de nombreuses violations et à une forte remise en cause des droits des personnes en détention dans plusieurs pays du continent, une situation exacerbée par la crise sanitaire du Covid-19. La prolongation de cette crise fait peser sur les prisons africaines des risques importants qui doivent être discutés par les chefs d’État au cours de ce sommet.

L’exposition de millions de personnes en situation de déplacement à la torture, y compris le trafic, la traite des personnes et les violences sexuelles constituent aujourd’hui un problème que le continent ne peut plus ignorer, au même titre que la crise sécuritaire dans le Sahel et le Bassin du lac Tchad, qui depuis plusieurs années engendrent des exécutions extrajudiciaires, des arrestations et détentions arbitraires et d’autres formes de persécution physiques et mentales contre des communautés entières.

L’UA doit s’assurer qu’aucune circonstance, même exceptionnelle, ne justifie le recours à la torture et aux mauvais traitements. Des sanctions exemplaires doivent être prises contre ceux qui en feraient usage.

  • L'Organisation Mondiale Contre la Torture (OMCT) publie une note de plaidoyer à l'attention des Chefs d'Etat et de gouvernement. Cliquez ici pour lire son contenu.