Maroc et Sahara occidental
22.12.17
Interventions urgentes

Communiqué de presse: Trois ans après, le harcèlement à l’encontre de Maâti Monjib et six défenseurs des droits humains doit cesser

COMMUNIQUÉDE PRESSE - L'OBSERVATOIRE@font-face { font-family: "Arial";}@font-face { font-family: "Cambria Math";}@font-face { font-family: "DejaVu Sans";}p.MsoNormal, li.MsoNormal, div.MsoNormal { margin: 0cm 0cm 0.0001pt; font-size: 10pt; font-family: "Times New Roman"; }p.MsoFootnoteText, li.MsoFootnoteText, div.MsoFootnoteText { margin: 0cm 0cm 0.0001pt 14.15pt; text-indent: -14.15pt; font-size: 10pt; font-family: "Times New Roman"; }p.MsoHeader, li.MsoHeader, div.MsoHeader { margin: 0cm 0cm 0.0001pt; font-size: 10pt; font-family: "Times New Roman"; }p.MsoFooter, li.MsoFooter, div.MsoFooter { margin: 0cm 0cm 0.0001pt; font-size: 10pt; font-family: "Times New Roman"; }a:visited, span.MsoHyperlinkFollowed { color: rgb(149, 79, 114); text-decoration: underline; }span.Caractresdenotedebasdepage { vertical-align: super; }span.PieddepageCar { }span.En-tteCar { }span.NotedebasdepageCar { }.MsoChpDefault { font-size: 10pt; }div.WordSection1 { }ol { margin-bottom: 0cm; }ul { margin-bottom: 0cm; }



Maroc :Trois ans après, le harcèlement à l’encontre de Maâti Monjib et six défenseursdes droits humains doit cesser

Paris-Genève, le 22 décembre 2017 – Septdéfenseurs des droits humains, cibles depuis 2014 de harcèlement judiciaire enraison de leurs activités en faveur de la liberté d’expression dans le pays,seront de nouveau entendus le 27 décembre 2017. Cette neuvième audience doit êtrel’occasion pour les autorités marocaines de mettre un terme à ce harcèlement,selon l’Observatoire pour la protection des défenseurs des droits de l’Homme(FIDH-OMCT).

Lessept défenseurs dénoncent une forme de pression morale à leur encontre et unestratégie de la part des autorités marocaines visant à éviter tout mouvement decontestation, en discréditant et en épuisant à coup de procès interminables,les défenseurs des droits humains.



Maâti Monjib, HichamMansouri, Hisham Almiraat, Mohamed Essabr et Abdessamad Ait Aicha, sont poursuivis pour « atteinte à la sécuritéde l’État » en raison de leurs activités de défense des droits humains menéesau sein de l’Association marocaine des droits numériques (ADN), del’Association marocaine pour le journalisme d’investigation (AMJI), del’Association marocaine pour l’éducation de la jeunesse (AMEJ) et du Centre IbnRochd d’études et de communication. Ils risquent entre un et cinq ans d’emprisonnement,sur la base de l’article 206 du Code pénal.

Deuxautres défenseurs, Rachid Tarik et Maria Moukrim sont accusés d’avoirreçu un financement de l’étranger pour le compte de l’AMJI, sans en avoirnotifié la réception au secrétariat général du gouvernement. Si les chargessont confirmées, ils risquent une amende pouvant aller jusqu’à 10 000 dirhams(environ 1,000 euros), sur la base de l’article 8 de la Loi de 1958réglementant le droit d’association. Ces deux défenseurs sont visés en leurqualité respective de président et d’ancienne présidente de l’AMJI.

« A travers la criminalisation de ces sept défenseurs, ce sont leslibertés d’expression et de la presse qui sont en procès. Cette audience doitêtre l’occasion pour le Maroc de se conformer à ses obligations internationalesen la matière en abandonnant ces poursuites arbitraires qui ne visent qu’àsanctionner les activités de défense des droits humains de Maâti Monjib et deses collègues dans le pays » a déclaré Hafidha Chekir, vice-présidente de laFIDH.

Lescharges pesant contre les sept défenseurs visent à les faire taire etdiscréditer leur combat en faveur de la promotion de la liberté d’expression etd’information, y compris à travers l’application « Story Maker »[1],promouvant une forme de journalisme citoyen.

L’absencede tenue du procès et les renvois systématiquement ordonnés par le Tribunal,depuis maintenant plusieurs années, constituent une violation des droits lesplus élémentaires des sept défenseurs des droits humains.

« Leur harcèlement judiciaire continu, notamment à travers la duréeexcessive des procédures judiciaires à leur encontre, est une violationflagrante du droit à un procès équitable. Un nouveau report d’audience, aprèstrois ans de procédure, serait inacceptable » a conclu Gerald Staberock, secrétaire généralde l’OMCT.

L'Observatoiresuit de très près cette situation, notamment au travers de Me Pierre-PhilippeBoutron-Marmion, avocat au Barreau de Paris, observateur mandaté pour se rendresur place et observer le déroulement des audiences à cet effet.

L’Observatoire, partenariat de la FIDHet de l’OMCT, a vocation à protéger les défenseurs des droits de l’Hommevictimes de violations et à leur apporter une aide aussi concrète que possible.La FIDH et l’OMCT sont membres de ProtectDefenders.eu, le mécanisme de l’Unioneuropéenne pour les défenseurs des droits de l’Homme mis en œuvre par lasociété civile internationale.

Pour plus d'informations, merci decontacter :

  • FIDH: Samuel Hanryon: +33 6 72 28 42 94
  • OMCT: Delphine Reculeau: +41 22 809 49 39

[1] Lancée en 2013 par The Guardian, l’application « Story Maker » permet de réaliser desmontages audio, photos ou vidéos depuis un smartphone promouvant ainsi uneforme de journalisme participatif. Le Maroc faisait partie des paysinitialement choisi par les développeurs de l’application en collaboration avecInternational Center for Journalists et Free Press Unlimited pour sonlancement, aux côtés de la Tunisie, l’Egypte, le Zimbabwe, la Libye et l’Irak.Permettant de filmer, photographier et enregistrer puis de monter un reportageà l’aide d’un smartphone, l’application a notamment été très populaire pendantla révolution contre le régime de Mouammar Kadhafi en Libye.