Burundi
07.12.20
Déclarations

Natalie, comment retrouver sa dignité

Nathalie Cishahayo 02

Natalie* est étudiante en deuxième année à l’université lorsque son Burundi natal est submergé par la violence politique. Venant d'une famille pauvre, la jeune fille de 28 ans doit prendre un emploi pour payer ses frais universitaires.

Des policiers visitent régulièrement son lieu de travail. Ils boivent de la bière et lui font des avances. Deux d'entre eux en particulier lui demandent des faveurs sexuelles. Suite à ses refus répétés, le duo se met à la menacer.

Natalie porte l'affaire devant le commandant des policiers, mais il refuse de faire quoi que ce soit. Un jour, les deux hommes suivent Natalie et l'emmènent de force dans une maison abandonnée, où ils la violent.

La jeune femme se réfugie dans un autre pays, où elle a commence à tomber régulièrement malade. Un test de dépistage du VIH lui apprend qu'elle est séropositive, à la suite du viol.

Natalie n'a pas tout à fait accepté sa maladie. Comme beaucoup d’autres victimes, elle a un sentiment de honte. Pire, elle n'a jamais trouvé le courage de raconter à sa famille ce qui s'était passé. À ce jour, ses proches ne savent même pas si elle est toujours en vie. Comme tous les autres survivant-e-s de violences sexuelles à qui nous avons parlé, elle croit en la justice - même si elle ne sait pas très bien d'où celle-ci pourrait venir. Pour Natalie, seule l'arrestation de ses agresseurs lui permettrait de retrouver sa dignité et de se reconstruire.

*Prénom fictif