Rapport Annuel 2022
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Les enfants

Si en 2022, la pandémie de Covid-19 a reculé dans le monde entier, elle a néanmoins continué à avoir des conséquences néfastes et pénalisantes sur la réalité des enfants en détention.

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enfants détenus au Népal ont reçu une assistance psychologique, juridique et médicale

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enfants détenus aux Philippines ont reçu des visites régulières et un soutien psychosocial

Au Bénin, les enfants n’ont toujours pas l’autorisation de voir leurs parents, en vertu de mesures mises en œuvre depuis mars 2020. Cette situation est extrêmement préoccupante. En décembre, l'OMCT et son partenaire local Enfants Solidaires d'Afrique et du Monde ont organisé un débat public pour demander d'urgence la réouverture des prisons.

Aux Philippines, les enfants subissent encore le traumatisme d’avoir été séparés de leur famille en raison des restrictions. Notre partenaire le Children's Legal Rights and Development Center a pu rendre visite à 181 enfants détenus, lesquels ont pu ainsi bénéficier d’activités psychosociales et de conseils.

En Uruguay, nous avons collaboré avec notre partenaire Servicio Paz y Justicia dans le cadre d'un rapport conjoint adressé au Comité des Nations unies contre la torture pour dénoncer l'augmentation des cas de torture et de mauvais traitements parmi les enfants en détention, et appeler à la modification des lois restrictives qui augmentent les périodes de détention et la durée des peines pour les enfants.

Aux Philippines, des milliers d'enfants ont été victimes d'arrestations arbitraires dans le cadre de la guerre contre la drogue au cours des dernières années. Ils sont détenus dans des conditions alarmantes, dans des prisons surpeuplées et sont régulièrement victimes de mauvais traitements, souvent brutaux. En décembre 2022, grâce à l'assistance juridique fournie par notre partenaire le Children’s Legal Rights and Development Center (CLRDC), JR, 17 ans, a été transféré d’un centre de détention à un refuge géré par une ONG. Il a enfin pu rendre visite à son frère âgé de cinq ans, qui avait été confié à un voisin, à la suite du décès de leur mère et de l’incarcération de leur père. Notre partenaire, le CLRDC, a également apporté un soutien médical à JR, qui souffrait d'une grave infection pulmonaire contractée en prison.

Au Togo, grâce à un travail de plaidoyer continu et soutenu, les prisons ont été rouvertes à la société civile et aux familles, et notre partenaire, le Collectif des associations contre l'impunité au Togo, a pu ainsi reprendre les visites d'inspection et documenter les cas de torture. Des formations destinées aux juges, au personnel pénitentiaire, aux officiers de police et aux avocats ont été organisées en province et ont permis de sensibiliser le public aux cas de torture et de mauvais traitements infligés aux enfants. Plus important encore, un certain nombre d'enfants détenus dans des prisons pour adultes ont été libérés.

Au Honduras, nous avons mené une mission de haut niveau en collaboration avec le Centro de Prevención, Tratamiento y Rehabilitación de las Víctimas de la Tortura y sus Familiares, membre de notre réseau et Luis Pedernera, expert du Comité des droits de l'enfant. Dans ce cadre, nous avons dénoncé le système hautement punitif d'incarcération des enfants et les conditions de détention alarmantes. Les membres du Conseil des enfants, un comité réunissant la société civile et des acteurs du système judiciaire, ont également été formés aux normes internationales en matière de justice pour mineurs et de détention d'enfants, notamment à l'interdiction de la torture et des mauvais traitements.

Plus de 90 enfants détenus dans des maisons de correction pour enfants au Népal ont bénéficié d'une assistance psychologique, juridique et médicale de la part d'Advocacy Forum Nepal, une organisation soutenue par l'OMCT. 85 enfants ont pu être examinés par un médecin.

En mai, l'OMCT a réuni des acteurs de la lutte contre la torture et des droits de l'enfant autour de la première réception commune organisée entre le Comité contre la torture et le Comité des droits de l'enfant des Nations unies visant à mettre en lumière les nombreuses situations alarmantes de torture subies par les enfants dans le monde, et à unir les forces entre les régions pour régler cette question.

L'OMCT et son partenaire Gabinete Assessoria Jurídica Organizações Populares ont observé et dénoncé les conditions inhumaines de détention des enfants au Brésil. Dans deux centres de l'État de Pernambuco, les enfants sont régulièrement menottés dans des « positions de stress » et souvent battus avec d’énormes bâtons en bois. Souvent, ils sont également enfermés dans leurs cellules pendant plus de 23 heures par jour.

Comment des enfants peuvent-ils se développer dans des conditions d'extrême précarité ?

Environ 700 enfants sont détenus dans des prisons insalubres et surpeuplées au Népal. Ils sont privés de soins de santé et d'une nourriture décente. Certains d'entre eux n'ont pas vu leur famille depuis deux ans en raison du Covid-19.

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