Rapport Annuel 2022
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Covid-19 et détention

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personnes détenues ont bénéficié d'un soutien juridique, matériel et médical

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personnes détenues libérées dans 15 pays

Après deux années de pandémie de Covid-19, alors que les nombres de cas et de décès avaient commencé à diminuer et que les restrictions avaient été soit levées, soit assouplies, les règles liées au Covid étaient encore en vigueur pour plus de 11 millions de personnes privées de liberté à travers le monde. Au lieu de se concentrer sur les causes qui font des lieux de détention des foyers de maladies infectieuses, comme la surpopulation et le manque de soins médicaux et d'hygiène, ces mesures visaient principalement à restreindre le droit de visite des familles et à surveiller les organisations de la société civile.

En 2021, l'OMCT a lancé un projet mondial de deux ans pour soutenir et renforcer les organisations locales de la société civile dans 22  pays afin d'améliorer les conditions de détention, de restaurer les systèmes de protection suspendus pendant la pandémie de Covid-19 et d'initier des réformes pénitentiaires à long terme. Au cours des deux années qu'a duré ce projet, près de 4 000 personnes détenues, y compris des détenu.e.s très vulnérables comme des enfants, des personnes âgées et des personnes issues de minorités sexuelles, ont bénéficié d'un soutien juridique, matériel et médical. Grâce à leur travail de plaidoyer et à leurs actions juridiques, l'OMCT et ses partenaires ont contribué à la libération de plus de 29 000 détenus dans 15 pays.

Campagne autour de la Journée internationale pour le soutien aux victimes de la torture

Pour sensibiliser l’opinion publique aux répercussions des restrictions injustifiées dans les lieux de détention, l'OMCT a publié quatre courts-métrages d'animation qui abordent des problématiques clés, notamment la surpopulation carcérale en République démocratique du Congo, le manque d'accès aux soins médicaux au Kirghizistan, les enfants détenus au Népal, et les interdictions de visites familiales au Honduras.

L'OMCT a également publié trois entretiens avec les expert.e.s Dr Ranit Mishori, Dr Pau Pérez, Dr Uju Agomoh sur les conditions inhumaines en détention, y compris le manque de soins médicaux en prison  ; l'importance de l'accès aux lieux de détention pour les visiteurs et les avocat.e.s  ; et les répercussions de la suspension du contact avec le monde extérieur sur les détenu.e.s et leurs familles. Les vidéos et les interviews ont été partagées avec nos partenaires en amont de la journée du 26 juin 2022.

En RDC, 7 prisonniers sur 10 n'ont pas encore été jugés

Certains d'entre eux sont en prison depuis des années. Les conditions épouvantables se sont encore détériorées avec le Covid-19. Nous demandons que les prisonniers soient traités avec humanité.

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4 sommets régionaux

En  2022, l'OMCT a organisé quatre sommets régionaux en Afrique, en Asie, en Amérique latine, et en Asie centrale et en Europe de l'Est avec ses partenaires de 22 pays. Des expert.e.s, des membres du Sous-comité des Nations unies pour la prévention de la torture, d'institutions des droits humains, des autorités gouvernementales ainsi que d’anciennes personnes détenues et des membres de leurs familles y ont participé pour discuter de l'avenir de la réforme pénitentiaire, de la prévention de la torture et de la surveillance des lieux de détention.

Au Honduras, l'interdiction des visites pour cause de Covid-19 a déclenché des émeutes meurtrières dans les prisons

45 prisonniers sont morts violemment depuis le début du Covid-19. Leurs proches vivent dans l'angoisse car les visites familiales sont interdites. Ils ne savent même pas si leurs proches sont vivants.

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Au Kirghizstan, les prisonniers n'ont pas accès aux soins médicaux

Raushan a été victime de quatre accidents vasculaires cérébraux en prison et a fini par mourir après s'être vu refuser des soins de santé. Elle fait partie des 151 prisonnières décédées par manque de traitement au cours des trois dernières années au Kirghizistan. Comme tout être humain, les détenu.es ont des droits, y compris le droit à des soins médicaux, même pendant le Covid-19.

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Publication de trois Notes d’orientation

Afin de fournir aux organisations de la société civile des arguments et des recommandations claires à utiliser dans le cadre de leurs interactions avec les autorités sur la manière d'améliorer les conditions de détention, l'OMCT a publié trois notes d'orientation sur l'accès à l'information pour les détenu.e.s, le rétablissement du contact avec les familles et la surveillance des lieux de détention. Ces notes ont été élaborées grâce aux contributions d'expert.e.s et aux commentaires recueillis dans le cadre d’enquêtes et de consultations avec les partenaires. Elles ont été largement partagées avec le réseau SOS-Torture de l'OMCT et de nombreuses parties prenantes dans les différents pays.

Au Népal, des centaines d'enfants sont détenus dans des installations insalubres et surpeuplées

700 enfants sont détenus dans des maisons de correction insalubres et surpeuplées. Ils sont privés de soins de santé et de nourriture décente. Certains d'entre eux n'ont pas vu leur famille depuis deux ans en raison du Covid-19. Comment peuvent-ils se développer dans ces conditions ?

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