Child detention shutterstock 1294736938 ©Raffy Lerma

Les enfants

Placer un enfant en détention n’est jamais dans son intérêt. La détention affecte le développement de l’enfant, le rend plus vulnérable à la torture et aux autres mauvais traitements, met en péril son droit à l’éducation et risque de compromettre ses chances d’intégration dans la société.

Ils sont pourtant entre 1 300 000 et 1 500 000, au moins, à être actuellement privés de liberté dans le monde. C’est ce qui ressort d’une enquête de l’ONU menée en 2019 avec le soutien de l’OMCT et qui portait sur les prisons, les centres de détention des services d’immigration et diverses autres institutions. Selon d’autres estimations, un million d’enfants seraient en outre en détention aux mains de la police.

Ceux d’entre eux qui sont en conflit avec la loi sont généralement issus de milieux pauvres et marginalisés. Les abus, et notamment les actes de torture, qui sont fréquents dans des conditions de privation de liberté, ont des conséquences particulièrement graves pour les enfants.

Depuis 1993, l’OMCT s’efforce de protéger ces enfants de la torture et, plus généralement, des actes de violence, en collaboration avec des organisations locales, qui sont habituellement membres de son Réseau SOS-Torture. Elle effectue notamment des visites régulières dans des centres de détention de mineur·e·s situés dans des pays prioritaires, mène une action de plaidoyer auprès des autorités, apporte une assistance juridique et fournit un soutien aux instances nationales de suivi. Une autre manière d’œuvrer pour mettre un terme à la torture dont sont victimes les enfants consiste à saisir les organes des Nations unies chargés de la protection des droits humains, comme le Comité contre la torture, le Comité des droits de l’enfant ou le Conseil des droits de l'homme.

Au moins 1.3 à 1.5 million d’enfants sont actuellement privés de liberté dans le monde

L’action menée depuis sa création par l’OMCT a permis d’améliorer certains aspects essentiels de la protection des enfants privés de liberté. Des réformes structurelles ont ainsi eu lieu : réformes législatives conformes aux normes internationales en matière de droits de l’enfant et destinées à protéger les mineur·e·s privé·e·s de liberté, réformes des institutions chargées des enfants ayant à faire à la justice, etc. La situation d’enfants en détention s’est améliorée et certains ont été libérés. Il y a eu également l’adoption d’alternatives à une procédure judiciaire. Certaines prisons où régnaient des conditions de vie inhumaines et dégradantes ont même été fermées.

L’OMCT, dans le cadre de son Programme de protection de l’enfant contre la torture, s’efforce actuellement de prévenir et de mettre fin à la torture et aux autres mauvais traitements dont sont victimes les enfants dans six pays prioritaires : le Bénin, le Brésil, l’Inde, les Philippines, le Togo et l’Uruguay.

OMCT Raffy Lerma Child Above Grave
Une couronne de fleurs est déposée à l’endroit où le jeune Kian delos Santos, 17 ans, a été tué par trois policiers, à l'occasion du premier anniversaire de sa mort à Caloocan, dans l’agglomération de Manille, aux Philippines ©Raffy Lerma