Rapport annuel 2020
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Les peuples autochtones

Les peuples autochtones sont victimes de graves violations au quotidien, commises aussi bien par l'État que par des acteurs non étatiques. Meurtres, attaques, disparitions forcées, détentions arbitraires, menaces, criminalisation, application abusive de mesures antiterroristes, stigmatisation, expulsions forcées et déplacement de communautés autochtones sont des pratiques courantes dans de nombreux pays.

Violence contre les peuples autochtones en Amérique latine

La tendance aux attaques violentes existe, certes, dans le monde entier, mais les peuples autochtones d’Amérique latine sont les premières cibles de cette persécution et de cette violence. Ces actes, associés à l’absence de remèdes et de réparation, s’apparentent à de la torture et à d’autres formes de mauvais traitements. La violence revêt des dimensions à la fois physiques et psychologiques et comporte plusieurs conséquences sévères, qu’elles soient individuelles ou collectives, notamment dans les communautés très soudées. Toutefois, cette tendance préoccupante est encore peu étudiée et peu connue.

La pandémie du Covid-19 est venue compliquer davantage cette triste situation, en y ajoutant de véritables menaces pour la santé des peuples autochtones, qui sont particulièrement vulnérables en raison de niveaux élevés de marginalisation et de discrimination socio-économique.

En pleine augmentation du nombre d’infections au Covid-19 dans le monde, l’OMCT a réuni 10 expert·e·s originaires de huit pays d’Amérique latine afin d’examiner les problématiques de la torture et des mauvais traitements à l’encontre des peuples autochtones. Au mois d’avril, le groupe de travail sur les peuples autochtones et la torture a entamé ses travaux, coordonnés conjointement par l’OMCT et un membre de son Réseau SOS-Torture, Frayba.

Malgré les obstacles posés par le confinement et la quarantaine, le groupe de travail a passé l’année 2020 à cartographier et analyser les causes profondes, les schémas et les effets de la torture et d’autres mauvais traitements sur les peuples autochtones. Les résultats de cette étude seront publiés à la fin de l’année 2021.

Le groupe de travail a aussi mené plusieurs actions de plaidoyer pour faire entendre la voix de ceux/celles qui se trouvent dans une situation de haute vulnérabilité. Le rapport « Briser la peur », qui analyse la torture et les mauvais traitements infligés aux communautés autochtones et à des individus dans la région du Chiapas, au Mexique, constitue un exemple de leurs travaux. Une déclaration sur la situation des prisonniers Mapuche au Chili a exhorté les autorités à les traiter avec respect dans le contexte de la crise sanitaire du Covid-19, en garantissant par exemple l’accès à des mesures alternatives à la prison qui tiendraient compte des particularités culturelles de ce peuple autochtone.

Lors de la session du Conseil des droits de l’homme du mois de septembre, le groupe de travail a aussi remis une déclaration qui souligne les droits des peuples autochtones en lien avec la terre et le territoire et estime que les attaques à l’encontre de ces droits pourraient s’apparenter à une forme de torture et de mauvais traitements.

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