Rapport annuel 2020
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Bélarus

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cas documentés de torture

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citoyen·ne·s détenu·e·s

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défenseur.e.s des droit humains toujours détenu.e.s pour des motifs politiques

En 2019, la torture généralisée et la répression brutale de la société civile bélarusse ont provoqué l’indignation nationale et internationale. La crise des droits humains s’est intensifiée en 2020, exposant alors la cruauté des autorités du pays mais aussi la force des citoyen.ne.s bélarusses et leur capacité à se mobiliser en masse en faveur de la lutte contre la torture.

Suite aux irrégularités lors des élections présidentielles du 9 août, des centaines de milliers de personnes sont descendues dans la rue pour manifester pacifiquement et exiger un changement politique et social. Le gouvernement en fonction a répondu avec une extrême brutalité. Au cours des trois premiers jours de contestation, environ 7.000 manifestant.e.s ont été arrêté.e.s. Entre le 9 et le 14 août, le monde a été témoin des pratiques de torture sévères infligées à des détenu.e.s dans le but de faire taire toute contestation, d’obtenir des informations ou simplement de les punir pour leur militantisme civil. Les témoignages de Vitaly Prokopiev, Nikita Shpakovsky et Anna Soroka illustrent les politiques cruelles mises en place par le Bélarus envers ses propres citoyen.ne.s.

Suite aux irrégularités lors des élections présidentielles du 9 août, des centaines de milliers de personnes sont descendues dans la rue pour manifester pacifiquement et exiger un changement politique et social.

La contestation s’est poursuivie pendant le reste de l’année, mais au début de l’hiver particulièrement froid et au fur et à mesure que la répression s’intensifiait, les grandes manifestations de rue ont migré vers des quartiers plus restreints. Depuis le mois d’août 2020, plus de 30.000 citoyens ont été arrêtés dans le cadre de procédures administratives et plus de 2.000 affaires pénales à caractère politique ont été initiées. La torture reste très répandue, et les groupes de défense des droits humains ont documenté environ 2.000 affaires depuis le mois d’août 2020. La torture constitue la caractéristique emblématique de la crise actuelle des droits humains au Bélarus. L’OMCT a mis en avant le fait que son caractère intentionnel, systématique et généralisé, en plus d’une politique conçue pour empêcher toute reddition de comptes, permettent de qualifier la situation au Bélarus de crime contre l’humanité.

Depuis l’automne 2020, le gouvernement a également multiplié les attaques à l’encontre de la société civile, et notamment des défenseur·e·s des droits humains. A ce jour, au moins six défenseur·e·s des droits humains sont toujours emprisonné·e·s ou assigné·e·s à résidence sur la base d’accusations liées à des motifs politiques. Voici leurs noms: Marfa Rabkova, coordinatrice des services de bénévolat du Centre des droits humains Viasna, Tatsiana Lasitsa et Andrey Chapuk, bénévoles de Viasna, Siarhei Drazdouski et Aleh Hrableuski, respectivement directeur et conseiller juridique du Bureau de défense des droits des personnes en situation de handicap, et Leanid Sudalenka, avocat dans le centre de la branche de Homieĺ de Viasna.

De nombreux·ses défenseur·e·s des droits humains sont considéré·e·s comme « témoins d’enquêtes criminelles » ou sont frappé·e·s d’une interdiction de voyage. Beaucoup d’entre eux ont été forcés de fuir le pays suite à des perquisitions et à des arrestations. Ceux/celles qui sont restés et continuent à se battre pour obtenir justice risquent l’arrestation au quotidien. Les organisations de défense des droits humains, comme notre partenaire Viasna, sont aussi victimes de poursuites pénales.

L’OMCT a étroitement soutenu ses partenaires bélarusses - Viasna et le Comité international d’enquête sur la torture – et a renforcé ses efforts de plaidoyer international sur la reddition de comptes pour crimes de torture et la protection des défenseur·e·s des droits humains menacé·e·s. Au mois de septembre, le Parlement européen a adopté une résolution sur le Bélarus contenant plusieurs informations fournies par l’OMCT.

Pour en savoir plus sur cette question en 2020, nous vous invitons à lire notre briefing sur les 100 jours de crise des droits humains en cours.

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